Chers darons, le 1er avril 2013 naissait suite à une discussion potache entre deux potes d’enfances octopaddle.fr afin d’avoir un lieu où les jeunes darons que nous étions alors, puissent discuter et échanger autour de ce nouveau level de notre vie de gamer : la paternité (faute de daronnegameuses sous la main). Retour sur ces dix années et la fin de cette belle aventure sur internet. Mode vieux con enclenché, instant émotion avec pleins de morceaux d’articles choisis, c’est cadeau.

« Et si on faisant un blog ? »

Mon cher Hujyo puis moi même, avant d’être rejoins par Lamyfritz, Procope, et de façon fugace par d’autres (comme Gotengo, Vintage, Enkidou, Ronflx… ) nous nous sommes rendu compte que notre amour transit d’enfance puis d’adolescence – le jeu vidéo – était bien plus qu’un loisir, qu’il faisait partie intégrante de nos vies, de nos façons de penser (et de dépenser aussi de façon scandaleuse), bref en deux mots que c’était une passion qui n’était pas sale. Tout a donc commencé par cette timide présentation ce 1er avril 2013 à 11h57 (interface refaite depuis pour les 2 ans) où l’octoblog  était né, comme on le dénommait à l’époque, car cela faisait « cool » d’avoir son blog – signe qu’on était déjà vieux. Le premier article annonçait la couleur, entre achat compulsif et mauvaise foi  : l’acquisition d’une console déjà morte avant d’être née la Neo Geo X, produit officiel de SNK, mais ô combien officieux au vu du produit. Ce blog sentait déjà tellement bon les frustrations inconcevables d’ado.

Bien sûr, si l’étape « contribution à la hausse démographique du pays » fut  un déclencheur pour partager nos galères on-line entre couches et autres biberons tardifs, ce site fut né sans doute d’un besoin existentiel quasi freudien, LE fameux trauma jamais avoué… à savoir, celui de faire un site parlant de jeux vidéo tout en se combinant au fantasme ultime de l’adulescent : devenir le temps d’un article le « journaliste » que nous aurions aimé être, dans cette presse vidéoludique qui nous faisait rêver gamin, voire pourquoi pas travailler dans le JV à un croisement de nos études (pour ma part)… . Toutefois, le vent des réalités – que cela soit l’effondrement de cette presse durant la décennie 2000 ou la cruelle précarité avérée du milieu – enterra vite ce projet de vie et nous amena comme beaucoup d’entre vous, vers d’autres chemins qui de nos jours guident nos pas chaque matin, pour le mieux et parfois le moins passionnant.

Octopaddle portait donc dans son ADN cette notion de plusieurs vies que chacun revêt à un moment donné comme autant d’écailles : du gamer au daron, du précaire au salary-men, du marié au divorcé…), et bon an, mal an il fut un nom tout trouvé pour partager cette passion, mais aussi ces identités multiples, à l’image de nombreuses consoles (et paddles) qui ont émaillées hier et aujourd’hui nos vies.

L’une des banderoles du site entre 2013-2014.

Partager notre mauvaise foi

Des octopodcasts de bon goût et mensuels, quelle ambition.

Notre site qui va fermer ses portes le 1er avril (sans être une mauvaise blague) c’était aussi des rencontres, des échanges sur nos fantasmes de joueurs, nos coups de gueules et aussi des tranches de vies (ici Lamyfritz, là Procope…) qui finalement eurent de petites résonances auprès de vous lecteurs, contributeurs d’un petit blog devenu un site plus sérieux dans sa proposition (en terme visuel on s’entend via une refonte totale par votre sieur serviteur vers 2015, et tout cela avec 0 pub, pour 0 tunasse). Résultat encourageant, avec de jolis pics en termes d’audience pour un site amateur, proche des 4000 visiteurs par mois. Toutefois si la qualité de nos articles ne fut plus à démontrer (autant se féliciter soi-même, et au hasard l’interview du père de Mister Nutz/ Goldorak en France, Ph. Dessoly), le manque de temps pour écrire, la volonté de redynamiser le site, nous a conduit a tenté de nouvelles voies via les « octopodcasts » à partir de 2016 avec plus de 50 numéros au compteur (d’après la police). Ce nouveau départ – et parfois de belles barres de rires épiques – nous a permis de partager notre mauvaise foi sur les ondes (petite pensée émue à l’amour déraisonnable de Huyo et de Procope pour Shenmue) afin de (re)trouver ce temps si rare pour échanger à distance via la magie d’internet entre 3 puis 4 potes une fois rejoints par notre beau gosse Procope, qui de commentateur est devenu (grincheux) podcasteur et désormais un vrai pote 😉

Pourquoi arrêter cette belle aventure ?

Que vous ayez été un lecteur régulier – tel un pilier de comptoir – ou un visiteur de passage, ce fut avec toujours plaisirs de pouvoirs échanger avec vous sur nos passions et autres lubies du moment. Ce double combo « paternité »/ « jeux vidéo » fut l’occasion pour certains lecteurs de découvrir que oui ils n’étaient pas seuls dans cette galère et aussi, de revendiquer une passion qui loin d’être honteuse a acquis désormais une vraie reconnaissance. Mais alors pourquoi arrêter cette belle aventure ? En vrac : l’évolution de l’écrit sur le web (et la chute drastique – quoiqu’on en dise – du temps de  lecture d’articles web concurrencés par la vidéo), le baisse d’échanges sur les réseaux asociaux, de notre temps pour écrire (voire parfois l’envie tout simplement), les aléas de la vie des membres de l’octoteam – dont certains très douloureux … et enfin, quelques petits regrets demeureront, comme celui de ne pas avoir pu faire agrandir notre petite communauté : avons-nous loupé le confinement-ta-mère ? Avons-nous loupé le virage YouTube, Twitch ou autre Discord, sans doute… .

Toutefois, nous garderons de beaux souvenirs, avec des brèves incalculables, plus de 500 articles écrits, 74 critiques de jeux de passion (whesh ma poule)… ces éléments qui deviendront demain mythiques – à n’en point douter – seront encore disponibles jusqu’au 1er avril, le compte twitter sera clôturé, tandis que les podcasts resteront en ligne ici sur soundcloud en accès libre (pour certains numéros). Comme dirait l’autre, il est désormais temps de s’arrêter et de vous dire….

Merci à vous pour ces dix belles années, que vive les darongamers !

Octopaddaone pour l’octoteam

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Petits messages des autres darons de l’octoteam :

Lamyfritz

Le fier navire Octopaddle est sur le point de terminer sa course et c’est non sans une certaine émotion que nous décrochons la grand’voile. Engagé comme moussaillon en Avril 2014, ce site m’aura apporté un espace d’échange et de libre parole pour exprimer ma passion du jeu vidéo. Étrangement, cela m’aura aussi permis de passer à autre chose. J’ai vidé toute ma besace, si j’ose dire. Mais il n’y a pas que ça.

Il est un commentaire, autrefois posté par un parfait anonyme, qui a déclenché chez moi tout un processus de déconversion mystique dont il m’est encore difficile d’évaluer les conséquences à ce jour. J’étais, mine de rien, en train de sombrer dans le complotisme pur et simple. A bord de ce navire, j’ai appris le sens de la mesure et de la contradiction, l’humilité face aux forces incontrôlables de l’internet déchaîné, la camaraderie avec les autres matelots, le respect des autres navires, dont certains continuent, inlassablement, à naviguer sur les sept mers de l’internet.

Sans pour autant parler d’âge d’or, une certaine époque semble cependant révolue. Les réseaux sociaux et les plateformes de streaming occupent désormais toute la place. Il est vrai que les pionniers finissent toujours par être dépassés par les exploitants de ressources. Il devient de plus en plus difficile de se regrouper avec des gens qui nous ressemblent, dans le simple but de créer un monde meilleur. Peut-être était-ce là un vœu pieu ? Qui sait. En tous cas, je ne regrette rien et si c’était à refaire, je m’engagerais à nouveau à bord de l’Octopaddle.

Bon vent !

Hujyo

Chers, chères darongamers(eues)

Notre temps est précieux. À l’aube de mes 45 ans, mes préoccupations de passionné de jeux vidéo ont bien changé. Je me souviens l’avoir évoqué plusieurs fois dans les octopodcasts, mais la flamme s’est peu à peu éteinte. Faute d’une vie bien trop remplie en passions, qui vont du sport, au voyage, au cinéma et aux séries TV, à la musique…. .

Avec le recul je ne pensais pas que ce serait ma passion du JV qui serait sacrifiée dans le temps si précieux du reste de ma vie. Je pense aussi que je suis las de ce média qui reste bien trop immature pour mon âge. Je suis las des news de JV entre le combat de pouvoir entre crosoft et Sony. Les valeurs que porte le JV ne me conviennent plus (fric a gogo, mais créativité au rabais)

Aussi, je pensais pouvoir accompagner mes deux filles dans le média qui m’a tant fait rêver étant petit. Mais même cela chers amis, je ne puis. Malgré mes promesses de jeune papa en 2013, je laisse mes filles se forger leurs propres connaissances de ce média (essentiellement Nintendo pour elles pour le moment.) Et même si de temps en temps une envie irrépressible s’empare de moi pour jouer à Zelda avec mes filles, cela ne dure que trop peu longtemps. Je l’espère chers lecteurs pouvoir vous retrouver autour d’un podcast bientôt, nous militons auprès d’octo, pour maintenir ces bons moments d’échanges entre nous. Finalement le podcast conviendrait bien mieux à nos vies trop remplies.

Gardez la passion, les amis,

Hujyo