Commentaires récents

[Retour sur un Remaster #48] Flashback d’été : papa qui joue, gamins dans le sofa

Temps de lecture : 6 minutes

MAJ 27/04/2020 : Si la console de Nintendo est connue désormais, c’est bien pour nous permettre de (re)découvrir de vieilles gloires passées. Ainsi, il n’est pas étonnant que Flashback fasse son come-back sur la Nintendo Switch dans ce Remaster vendu dans une belle version collector numérotée et à un prix très doux (29,99€), en juin 2018 pour son 25e anniversaire. Mais si comme moi cela vous fendait le cœur de la déblister, le jeu est souvent en promo, et durant le confinement disponible à moins de 1 euro sur l’e-shop ! Personnellement, j’ai sauté le pas (avec ma ceinture gravité) et je me suis régalé : un univers dense et une ode au pixel-art, une difficulté homérique mais désormais modulée par un menu supprimant certains ennemis reloud, et surtout la fonction GÉNIALE du Rewind, qui permet de rembobiner à sa mort, afin de passer les passages (et il y en a) ardus du jeu. Le Remaster est respectueux de l’œuvre originale (possibilité de garder le soundesign de l’époque ou sa difficulté pour les puristes), l’animation est toujours aussi dingue (j’en suis bluffé), mais attention au moindre faux pas (au pixel près, sans parler des clés à trouver qui parfois se confondent avec… le décor, bienvenue en 1990 coco !). Je me souviens – encore ému – d’avoir bavé quand le jeu était testé dans la presse vidéoludique de l’époque mais aussi à la télévision (que cela soit dans Televisator 2 ou Micro-kids). Toutefois, impressionné par sa difficulté, je ne l’avais jamais fait. Désormais après 5h de jeu épique (et parfois un peu de rage, faute d’une maniabilité rigide), je suis content d’avoir pu enfin rattraper mon retard d’un jeu qui porte en lui la French touch’ d’un Paul Cuisset à son plus haut niveau durant les années 90.

Octopaddaone

Ici un longplay qui vous évitera des crises de nerfs aussi

Retour en l’an de grâce 1993 par ce bouillant été 2016. Si Rocket Knight Adventures était un glaçon pour rafraîchir son verre, avec Flashback, c’est carrément le plongeon en eaux profondes. Mon fils de 6 ans a adoré regarder ce jeu que je considérais de loin comme étant le meilleur de la bonne vieille 16 bits de Sega.
Je ne suis pas le seul à penser celà, même si le jeu n’est pas une exclu de la Megadrive et qu’il a pris des rides – il est d’ailleurs plutôt mis à mal par les émulateurs question son et animation. Mais Flashback c’est avant tout un gameplay et un scénario bien à lui.

Le gameplay de FLASHBACK

Le gameplay est étroitement lié au graphisme et à l’animation : c’est l’époque d’Another World et de Prince of Persia, tous deux très proches de Flashback. Ce dernier propose néanmoins, en plus des acrobaties habituelles du personnage, une esthétique globalement cyberpunk que j’aime tout particulièrement. En outre, contrairement à ses prédécesseurs, Flashback se distingue par un petit menu d’objets intéressant auquel on accède en mettant sur pause. On peut donc engranger des clés d’accès, des crédits, des objets de quête, ou des accessoires stratégiques. Ne nous y trompons pas : malgré la présence de puzzles qui nécessitent souvent d’aller et revenir dans chaque niveau, le jeu reste parfaitement linéaire.

Flashback reste accessible au vieux joueur plein d’arthrose et de mômes que je suis et tire intelligemment parti des trois boutons de la manette : A : action (sauter, activer) / B: utiliser objet / C : dégainer-rengainer le flingue / Start : la pause, pour choisir l’objet à attribuer au bouton B. Notez que tout celà est paramétrable dans le menu principal su jeu. Niveau jouabilité, le temps de réaction du personnage lorsqu’il saute peut être assez crispant pour certains (moi non, car j’ai trop joué à Prince of Persia et Another World). Et il y a cette manip pour s’agripper automatiquement après un saut, à connaître absolument à partir du début du niveau 2 : il faut courir en avant puis relâcher la croix de direction, laissant seulement le A enfoncé. Bon : ça peut encore aller.


Mais dans l’ensemble, le jeu est plutôt difficile, notamment à partir du niveau 4. Il y a parfois des bornes de sauvegarde (c’est assez long d’attendre à chaque fois) qui permettent juste de ne pas tout se retaper en cas de mort subite – et il y en a souvent des morts subites, en plus des combats, parfois assez durs ! Voilà : ça reste le jeu à l’ancienne, et il m’aura fallu 3 après-midis pour en venir à bout. Heureusement qu’il y a un système de mots de passe bien pratique (un mot de passe par niveau).

Le scénario de FLASHBACK

Le scénario est un véritable hommage à la SF des années 70 à 80. Les références explicites sont nombreuses, notamment aux films suivants :

Total Recall de Paul Verhoeven (1990) pour le début du jeu, où le héros se retrouve sans mémoire et finit par la retrouver grâce à un siège bien design :

Star Wars de George Lucas (1977) pour la présence de l’holocube au premier niveau (et l’explosion finale de la planète morph) :

Invasion Los Angeles de John Carpenter (1988) pour les lunettes qui détectent les extra-terrestres cachés parmi la population. Un film méconnu, qui a également inspiré Duke Nukem 3D, à découvrir ne serait-ce que pour sa scène de baston mythique… !

Blade Runner de Ridley Scott (1982) pour la présence de réplicants au niveau 2, l’esthétique de certains niveaux et le look général du héros, celà va sans dire :

Running Man de Paul Michael Glaser (1987) tiré d’un roman de Stephen King pour le stage 3, le Death Tower Show, émission de téléréalité où l’on doit jouer sa vie :


Aliens de James Cameron (1986) pour l’esthétique de la planète extraterrestre (ci-dessous) et le sommeil cryogénique final dans le vaisseau à la dérive… !

Et il y en a forcément d’autres que j’oublie.

Un vrai flashback, donc, le jeu n’usurpe pas son titre ! Pas étonnant qu’il ait eu un grand nombre de fans. Mais Flashback est plaisant avant tout car il s’agit d’un jeu mêlant action et réflexion, avec de très nombreuses cinématiques, faisant de ce jeu un objet cinématographique expérimental. Du cinéma en jeu vidéo bien avant l’heure, un véritable précurseur, alors que les deux genres sont désormais clairement interpénétrés, le jeu vidéo explosant parfois carrément le septième art. Grâce à ce Flashback qui, dès 1993, voulait exploser ce septième art, notre génération savait que cette heure là viendrait : il ne nous restait plus qu’à attendre, plongés dans notre sommeil cryogénique…


L’aspect cinématographique du jeu n’aura d’ailleurs pas échappé à mon fils : rien de tel que ces mini séquences visuelles et narratives pour captiver un gosse spectateur (parce que les puzzles, dès fois, ça gonfle un peu tout le monde). Anecdote papagamer : en toute fin de partie, lorsque toutes les cinématiques on défilé au générique, mon petit de 6 ans m’a récapitulé chaque scène en la remettant dans son contexte : « là c’est quand il retrouve la mémoire » ou alors « là c’est quand il rentre sur terre » ou enfin « là c’est quand tu t’es fait désintégrer par le feu vert » (vous remarquerez le changement de pronom personnel).


Je n’aurai rien à dire sur le remake 3D de 2013 qui est à Flashback ce que le remake 3D de Rocket Knight est au Rocket Knight original. Une fausse bonne idée, en l’occurrence !

7

The Good

  • Un hommage à la SF des années 80
  • L'ambiance générale
  • L'animation du personnage

The Bad

  • Assez dur à reprendre en main
  • Certaines cutscenes criardes
  • Effets sonores un peu cheap
6.5 Octofun ?
7.5 Adapté à la vie du papagamer ?
3 commentaires
  1. TomTom
    2 Sep. 2016 à 10:33 -----> lui répondre

    Quelle claque à l’époque ce Flashback! Ce jeu était (est) vraiment énorme, dans tous les registres!

  2. melkiok
    18 Nov. 2017 à 12:25 -----> lui répondre

    FlashBack !!!
    Quelle baffe
    Quelle immersion
    Je me suis totalement identifié à Conrad
    Les influences que tu cites sont tout à fait juste et bien intégré sans paraitre trop opportunistes
    Rien que les douilles sortant du flingue me fascinaient, et ces plages de ziks se déclenchant aux moments propices !
    Et puis cette animation coulée encore plus élaborée que dans Another World
    Les codes pour chaque niveau apportait un côté non punitif dans la progression appréciable
    Bref mes vacances de noël 93 furent merveilleuses avec Aladin en prime dans la hotte !
    Les versions Micro avaient l’air encore plus abouties que celle sur Megadrive quand j’y pense les as tu testés ?

    1. Lamyfritz
      18 Nov. 2017 à 13:25 -----> lui répondre

      Les version MD et PC ont été développées en parallèle d’où leur très forte parenté. Les différences sont moindres, la version PC contient quelques plans séquences supplémentaires dans la cinématique d’intro.
      Je pense que ce jeu a été ma meilleure expérience sur MD…! Sur PC j’ai testé sur le tard mais le jeu nécessitait pas mal de RAM pour l’époque et ça chiait… de même en abandonware les problèmes de rétrocompatibilité sont insupportables.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :