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Retour dans le Rétro : quoi de mieux de se replonger dans un ancien jeu méconnu, et qui fut pour ma part complètement absent de mon radar lors de sa sortie en 1991, faute de localisation pour l’Europe. Vice : Project Doom ou Gun-Dec (ガン デック) au Japon, découvert dans le catalogue de mon abo’ switch online mérite quelques lignes pour un jeu assez impressionnant pour la NES. Petit avis sans prétention.N’ayant pas été nintendophile (si, si) avant la SNES, mais plutôt Sega avec la Master system II (puis Megadrive), en raison d’une console moins chère, avec une meilleure gueule et surtout plus puissante qu’une NES (sa gamme de couleurs était moins criarde que l’antique NES sortie en 1983 contre 1989 pour la SMS II), bon nombre de jeux NES me sont passés sous le radar, bien que bon nombres de potes d’école ou de collège, avaient une NES. Certes, les journées/soirées consoles avec goûters gargantuesques devant le tube cathodique qui avait le droit de siéger EXCEPTIONNELLEMENT dans la chambre permettaient de se partager nos consoles, et je peux dire que j’en ai saigné des jeux NES qu’amenaient mes potes nintendophiles : Duck Tales, Mario et ses suites, Batman, Megaman, etc.. bref une grande partie du catalogue 8-bits de Nintendo et ne manquait à l’appel que Zelda (un comble quand je vois le collectionneur de fou que je suis devenu de cette série).
En voiture Simone !
La Switch qui est pour moi la console avec lequel je m’éclate le plus actuellement, par la diversité de son catalogue et sa portabilité de ouf, permet de redécouvrir certaines de ses gloires passées (et le catalogue s’agrandit chaque mois de deux nouveaux jeux) via le service payant Switch online. Certains crieront au scandale « quoi payer 19€/ an pour jouer à des jeux que l’on a faits 50 000 fois ?? », que nenni jeune paddawan :
- Tout d’abord le service est avant tout une sauvegarde en ligne de vos jeux. Ceux qui ont perdu l’intégralité de leurs sauvegardes en raison d’un crash de jeu qui a nécessité un formatage de la console (coucou le jeu « Enterre-moi mon amour »), savent de quoi je parle.
- Nintendo offre des jeux de son immense catalogue et de celui d’éditeurs tiers (certes il y a encore des absents, Capcom ?)
- Le mode Replay qui permet de rembobiner sa partie/ et de sauvegarder quand on veut : ENFIN on peut finir tous les jeux NES 😉
- Ensuite 19,90€/an soit… 1,65€/mois. CQFD.
- Si des titres sont connus, d’autres, plus obscurs, sont de réelles découvertes, comme le fut Vice : Project Doom. Bref, en voiture Simone !
C’est d’la patate de forain qu’il envoie dans les yeux
Le premier regard sur la jaquette du jeu vous plonge dans les années du gun, de la testostérone, de la caisse et du règlement des conflits à coup de tatane, bref les années 80. Certes la cover du jeu (Mel Gibson ?) ne fait pas envie, sans parler d’un titre qui est un clin d’oeil (involontaire) à une presque série TV éponyme qui fera frissonner les darongamers : Miami VICE. Mais ne rêvons pas, on est plus proche d’un « Invasion Los Angeles » de papa Carpenter ou de la série « V » au vu du synopsis du jeu :
« En 2139, une nouvelle drogue, le « Gel », distribuée illégalement en sous-main par la société d’armement B.E.D.A Corp., dirigée par Damian Hawke, provoque des ravages chez les consommateurs. La B.E.D.A Corp est en fait une couverture au service d’extraterrestres réfugiés secrètement sur Terre depuis plusieurs centaines d’années. Le « Gel » qu’elle fabrique est à l’origine une substance dont se nourrissent les extraterrestres. Alors que les détectives Quinn Hart et Reese mènent l’enquête, Reese disparaît. Quinn poursuit alors les investigations avec sa nouvelle partenaire et petite amie Sophia et leur amie Christy ». (source wiki).
Publié au Japon, puis en Amérique du Nord et édité par SAMMY (lié à SAMMY Corporation père de la série Guilty Gear ?), je n’ai pas l’impression que ce dernier fut édité chez nous en 1991, (mais n’hésitez pas dans les comm’, le cas échéant). Il va sans dire que la sortie à la fin de 1990 de la Super Famicom (puis la SNES sur le marché ‘ricain et européen) a sans doute fait de l’ombre à ce jeu et aux dernières grosses cartouches de l’antique NES. Car ce qui étonne quand on lance ce jeu c’est la patate de forain qu’il envoie dans les yeux du gamer habitués aux couleurs flashy et piètres sprites de la NES. D’autant plus que le jeu pour poser son ambiance, alterne des cut-scènes sympatoches, accentuant une petite ambiance à la « Blade Runner » loin de déplaire.
Un guide routard du jv des années 90
L’un des aspects qui m’a séduit, c’est l’usage d’un bon parallaxe des grands-mères et autres effets spéciaux, et le peu de clipping que l’on peut voir (bon il y en a, mais là on comprend pourquoi), allez à 6 mns 24 pour être scotché ci-dessous. Et l’on est sur une NES, oui mon gars. Impressionnant.
Le jeu est rapide, le perso a trois armes dès le départ : un bon sabre jap’, un flingue et des grenades (limitées, mais le jeu est généreux). Le bestiaire est impressionnant et les niveaux traversés sont un guide routard du jv des années 90 : la ville, un train, les égouts, une centrale électrique, un labo secret et j’en passe. Oui pour l’originalité on repassera, mais d’un autre côté si le personnage était vert, mangerait des pizzas et tabassait du robot avec ses frangins cela serait sûrement moins glamour… quoique cela me rappel un jeu responsable de bon nombre de paddles explosés, pas vous, cowabunga. Mais l’originalité est à chercher sur l’alternance des gameplays : on conduit une voiture dès la première mission (vue de dessus comme le fera un futur GTA), avec laquelle on mitraille à tout va, on enchaîne sur du plateformer, proche d’un run and gun et cerise sur le paddle : des phases de shoot proche d’un Operation Wolf (l’un de mes premiers jeux sur SMS II avec son « light phaser » d’anthologie, que de souvenirs), bien sympatoche et pas trop long.
Petit astuce : le replay de la Switch est votre meilleur ami pour ne pas criser (oui ok j’entends les ayatollahs du gameplay : ayez des gosses et donc moins de temps, et on en reparlera), résultat en 2h le jeu est plié avec ses 11 niveaux et des boss parfois assez retors. N’hésitez pas à faire de petits aller-retour pour faire le stock de potions qui apparaissent indéfiniment, par contre gaffe au timer, trop long… pas trop bon : c’est rageant de ne pas finir un boss car il manque 2 secondes. Avec une vidéo perso, c’est plus simple à comprendre.