Temps de lecture : 17 minutes
Hé ouais, comme le titre l’indique, le pas est allègrement franchi, punaise. Cette chronique sera autant papa que gamer : mon fils de 9 ans a donc eu sa Switch ce Noël. Je n’étais pas d’accord au début, notamment au vu de résultats scolaires, qui ne vont, à mon avis, pas aller en s’améliorant. Au chiottes la méritocratie, après tout, les enseignants mettent des points verts pour avoir la paix et que tout le monde soit content. Rhâaa, putain, mais QUI parmi les gamins de votre entourage n’a pas eu sa Switch ce Noël ? C’est carrément banalisé, comme console ! Et après on s’étonne que les résultats baissent toujours à l’école au deuxième trimestre. Il a bon dos, l’Hiver et son voile de grisaille… Ok, whatever – les regrets et les dégâts psychiques sont déjà là de toute façon. En avant Berthe, allons-y pour la relation entre la Switch, mes enfants et moi.
Flash-back de circonstance. Le plus âgé, lorsqu’il avait 11 ans (aujourd’hui 18) a vu sa Nintendo DS confisquée définitivement pour l’avoir utilisée pendant la nuit et surtout pour les effets néfastes que le bidule a eu sur son comportement (apathie, agressivité, asthénie, le triptyque du gamer drogué : pléonasme ?). Ce n’était rien par rapport à ce qui allait se produire quelques années plus tard avec les smartphones, l’adolescence aidant, mais n’excusant pas tout : nous, parents-gamers, avons vraiment été pris en traître par la prolifération de ces réseaux sociaux et des créations vidéo diaboliques sur YouTube, qui balancent sans distinction ce qui se fait de meilleur et de pire en termes d’image, de son – bref, d'(in)humanité – aux enfants et aux jeunes adultes. On vous le répète sur Octopaddle.fr : vous devez trouver le juste milieu entre interdire et éduquer. Là.
Mais bref, revenons-en au cadet de 9 ans. A presque son âge, me souviens-je, j’avais eu la Megadrive de Sega quelques mois plus tôt, et le très attendu Sonic The Hedgehog à Noël. Des paillettes plein les yeux, de la came en barre, et des souvenirs encore plein la tête. Ouais. Et aujourd’hui, au même âge, mon fils joue à Zelda : Breath of the Wild. L’écart technologique est saisissant, mais la magie est restée la même : on est à Noël, on est en famille, et on a une mascotte qui met d’accord tout le monde (enfin presque, ma petite de 5 piges préfère ses Barbies). Tout cela me laisse rêveur quant aux jeux auxquels mon fils jouera peut-être un jour avec ses enfants, qui sait ce que l’avenir leur réserve ? La mise en abyme est totale.
Bon, du coup j’ai enfin pu tester la console phare du moment. La Switch de Nintendo (oui, ça fait beaucoup de caractère gras). Et je vais être beaucoup plus critique que mes comparses du site, c’est normal, ils m’ont frustré avec ça depuis un an et demi, alors je vais faire exprès d’appuyer sur tous les gros défauts. Attention, quart d’heure réac’ en vue. Rangez tout ce qui est fragile, comme les flûtes à Champagne et la porcelaine de Limoges.
1/ Le Hardware : la portabilité en question.
Déjà, avec cette console, tout est fait pour rendre le joueur accroc : j’en ai moi-même ressenti physiquement les effets. Ouais, non, carrément. Ah …! Cette sensation de planer en paravoile dans Breath of the Wild… Je m’égare. Autant j’ai critiqué le phénomène « psy » pour Fortnite (tu le sens, ton parallèle avec le paravoile ?), jeu pour lequel a été engagée une armada de professionnels du psychisme adolescent très bien payés pour rendre les joueurs addicts, autant je me dois d’être impartial, et d’aussi dénoncer les stratégies des constructeurs estampillés familiaux. Sous un aspect à la fois enfantin et « intelligent » la console Switch se fait console ultime en combinant portabilité et console de salon. Chapeau bas Nintendo, c’est magistral, et je le pense vraiment.
Le souci, à mon sens, vient du fait qu’en mode portable – ce dernier étant proposé en tant que tel, par défaut, dans la boîte au moment de l’ouvrir, bah ouais tu me diras normal, unboxing lol rofl, mais quand même, ça joue beaucoup sur la perception première, autrement dit la plus importante, qu’on se fait de l’objet à sa découverte – bref, l’enfant va facilement aller s’isoler avec dès le premier quart d’heure de Noël, sans avoir le recul nécessaire de l’ado-adulte, à qui la console est clairement destinée. Voyons à ce sujet la ludothèque : Zelda est interdit aux moins de 12 ans (tiens tiens), la console a reçu un portage de Doom (heu…), Splatoon est clairement orienté multi-joueur et réseaux avec tout ce que ça implique (c’est un vétéran repenti de Starcraft qui vous écrit), sans parler du bundle Fortnite, qui ne cache pas ses intentions – on en parlait exactement douze lignes plus haut. Je passe sur l’aspect « jeux indés », wi-fi et carte bancaire, qui veulent bien dire ce qu’ils veulent dire : ce n’est PAS pour les gamins.
Ok, bon : il y a Mario Kart 8, mais on y a joué 10 minutes, disons 20, et juste en mode « un joueur » pour se prendre la baffe visuelle et sonore de rigueur. Ça m’évitera de faire la review de ce jeu dans cette chronique. Oui, c’est beau, oui c’est fun, mais on a déjà torché la version Wii de 2007 en famille, sur des parties à trois, donc, déjà beaucoup de fun tous ensemble sur le support. Aussi, pas besoin de redite édulcorée, allez, pour nous : à la trappe. Je lui redonnerai sa chance en juillet-août, promis.
D’ailleurs un truc m’a gêné au lancement du jeu Mario Kart 8 : il fallait créer un Mii…! Chose que les gamins adorent, et pour lesquels ils sont prêts à passer des heures, au détriment de la première expérience de jeu – ou de l’expérience de jeu première, c’est tout comme vous voulez. Tout dans la Switch incite à magnifier l’expérience personnalisée, depuis le catalogue des jeux sur l’écran titre jusque dans les méandres des menus et options, qui permettent au passage de définitivement acter que ce n’est pas vraiment un jouet pour gosse. Combien de fois on s’y est paumés, dans ce putain de menu à la con…! Misclick ? Bah ouais.
Bref, avec cette facilité pour ton gamin de s’isoler et de passer des plombes dans des menus auxquels il ne comprend rien et toi non-plus, il est d’une part plus difficile pour les parents de contrôler ce qu’il fait et, d’autre part, le rapport au jeu vidéo devient beaucoup plus intime et personnel – à l’instar du smartphone, dont j’évoquais les ravages il y a exactement six paragraphes. Cette dynamique bannit d’entrée de jeu l’aspect convivial et, quelque part, encourage à l’individualisme à l’occidentale ardemment réfuté et combattu sur les ronds-points de France et de Navarre par les gilets jaunes. Mais cette dynamique très Solo (très bon film, au demeurant) encourage aussi une certaine facilité pour les parents, du style : « vas-y, joue à ta console et arrête de nous faire ch…, on regarde les Anges saison 42. » Non. Ne nous leurrons pas : la Switch a beau être hybride, c’est avant tout une console portable. Jusqu’à présent, j’ai mis un point d’honneur à brancher le joujou sur le vidéoproj (je n’ai pas de télé) pour que mon fils n’y joue pas dans son coin – et il m’a fallu raquer un adaptateur HDMI, putain. Bon : accessoirement, ça m’a permis d’en profiter un peu. J’y viens.
2/ Le software. C’est le clou qui dépasse qui reçoit le premier coup de marteau.
Allez on se lance dans les jeux ! Enfin dans LE jeu ! Breath of the Wild, donc, le seul jeu intéressant de la dernière décennie. Hormis Skyward Sword en 2012. Mais c’est bientôt demain, qu’il aura 10 ans, donc…. Allons. Disons qu’il est très intéressant de comparer les deux opus. J’ai rejoué à Skyward Sword il y a à peu près un an, faute de mieux. ET PUTAIN qu’est-ce que ce jeu a pu me MANQUER quand j’ai commencé à jouer à Breath of the Wild… oui, vous avez bien lu. Skyward Sword m’a manqué. Et pas qu’un peu.
La prise en main de Zelda : Breath of the Wild est… comment dire… désastreuse. Alors bon : je sais que les fadas du clavier contrôlent 26 touches simultanément en 200 d’apm, et que quatre – allez, disons huit – pauvres boutons ne devraient pas leur faire peur. Mais je ne conçois pas – non : je ne peux pas concevoir – que Breath of the Wild soit simplement réalisé pour donner un sentiment de bien-être et de contrôle total à la frange ultra-limitée et rarement reproductible des apprentis Kasparov du clavier. Qu’est-ce que j’entends ? « Ça fait partie de l’histoire, de galérer dans les bois, c’est comme Red Dead 2, tu t’embrouilles dans les touches et les actions, il y a un retour au réalisme ». Okay les gars, on en reparlera… dans les thématiques du jeu (préparez le mercurochrome, les coups vont pleuvoir).
Pour faire court, en tant que casual gamer, j’ai galéré à jouer. À mon sens, le problème de la Switch vient de l’input, qui réfute la tonalité d’ordinaire enfantine de Nintendo : le design des boutons est très sobre, très esthétisé, et à mon sens les designers en ont totalement banni le plaisir de jeu. Ô, chère manette Game Cube (qui fut sans doute la meilleure manette du monde), où es-tu ? Wiimote et Nunchuk, je ne vous entends plus, la ligne est coupée ? Allô ?
À mon sens, Nintendo opère avec la Switch un véritable retour en arrière, un virage à 180 degrés sur l’input et la facilité de prise en main, en dépit de l’aspect transportable et combinable des joycons. Oui, ok, fallait le trouver, ne soyons pas trop rageux, mais… ah… ! Si…!!! C’était juste horrible ! Mais pourquoi faut-il qu’une innovation tape-à-l’œil en chasse une autre qui fonctionnait parfaitement bien ? C’est vraiment trop con !!! J’ai passé la moitié de la partie à regarder la manette au mauvais moment parce que je ne savais pas où je devais appuyer. Et cette combinaison absurde de boutons/actions qu’il faut la moité du temps maintenir actifs, et l’autre moitié du temps ne presser une seule fois ! Pas bien intuitif, pour un jeu sur la survie en sous-bois, ça a de quoi énerver.
Voilà, grmbl de Rontudjuuu. Comparons donc avec l’ancien. Skyward Sword permettait, au bout d’un certain nombre d’heures de jeu, de s’immerger dans les contrôles et d’arriver assez rapidement à effectuer des actions plus intuitives, à véritablement raccourcir ce chemin entre volonté du joueur et résultat sur l’environnement du jeu (à la fin, on ne réfléchit plus à ce qu’on fait, ça percute). Breath of the Wild, après 26 heures de jeu, me fait toujours autant galérer, je n’arrive toujours pas à trouver mes sensations, ce n’est pas la nature, qui est hostile, c’est le paddle. Galère, le jeu ? Et, encore, je ne parle même pas de la gestion l’inventaire, un véritable scandale, comme dans 99% des jeux avec inventaire.
3/ Breath of the Wild : le jeu parfait ?
À présent je vais parler un peu de la technique en miroir, évidemment, du scénario et des thématiques de jeu. Attention , ne vous méprenez pas, cher lecteur, Zelda : Breath of the Wild est un très bon jeu, sans doute un des meilleurs auxquels j’ai joué ces deux dernières années. Niveau technique, il emprunte beaucoup à son aîné Witcher 3 (les histoires de cul en moins), avec qui il partage un des boss les plus redoutables et les plus fréquents du jeu, à savoir ces PUTAINS de plan de caméra à la con, ennemis ultimes qui me font perdre les combats dans quatre-vingt-dix pour cent des cas. On est en 2019, ceci n’est plus négociable.
Intéressons-nous donc davantage au déroulé du jeu en lui-même, maintenant. Je suis désolé, mais… la tablette Sheikah (oh mon Dieu quelle décadence, ô vile apologie du technologisme primaire), avec son espèce de Google-Maps, son mode selfie et son détecteur Geiger – pardon Wifi – disons que… pour mon cœur d’artichaut de papagamer, autant ça passe dans un Half-Life, autant ça ne passe pas, mais alors pas du tout dans un jeu Zelda. Et je ne te parle pas de ces putains de formes phalliques qui déversent une goutte dessus dans chaque tour d’observation, merde. Comme esthétique, on aurait pu trouver mieux, ça ne trompe personne leur truc. Geralt, reviens ! Link, il n’assume que dalle !
D’ailleurs, gros retour en arrière pour Link, qui a désormais son prénom d’avatar le plus tarte de la terre en permanence, la faute aux dialogues préenregistrés – qui sont très bons au passage – mais pour lesquels on ne pouvait pas techniquement (encore que ?) faire autrement. Bref, dans Breath of the Wild, on ne renomme bien que les chevaux…
Autre retour en arrière. La princesse Zelda est pour ainsi dire en retrait du jeu et, du moins en surface, très objectivée (allez, les féministes, lâchez-vous). Ainsi, rien à voir avec Skyward Sword, où l’on découvrait cette Zelda moins idéalisée, mais quelque part plus drôle et exubérante, active, et surtout présente physiquement tout au long du jeu. Bon : dans Breath of the Wild, il y a ces choix scénaristiques abscons, qui valent ce qu’ils valent, mais qui font qu’on ne peut pas échapper à ce traitement un peu trop lointain de l’héroïne la plus célèbre du jeu vidéo (au moins dans les titres, parce que sinon il y a Lara Croft, qu’on connaît mieux, en dépit d’une nomenclature de la franchise différente de son nom propre). C’est qu’on ne dort pas pendant 100 ans sans incidence sur ses proches. Et après on se réveille et on va se frotter aux Ohmu, qui ont mal tourné et ont les yeux rouges au lieu de bleus. Nausicaa, sors de ce corps !
Ce qui m’a le plus emmerdé, et de loin, c’est la partie cuisine : déjà que je n’aime pas la faire dans le monde réel, il ne manquerait plus que je perde mon temps à la faire dans les mondes virtuels. Ce serait, en ce qui me concerne, un quasi manque de respect envers mes proches, qui ne bouffent que des pâtes trop ou pas assez cuites quand c’est moi qui m’y colle. D’autant que trouver des infos sur la cuisine dans le jeu relève de la gageure, et que le gain en points de vie des plats cuisinés est un peu trop alléchant, poussant forcément le joueur affable dans cette pénible direction. Allez, on va battre Ganon ? Attends, je me prépare une vingtaine de meringues aux harengs avec une point de gelée chuchu, miam ! Bah non, j’y vais avec mes 4 pommes et mon skill et je vous emmerde. D’ailleurs je fais pareil dans la vraie vie. Non-mais, la bien-pensance culinaire m’exaspère (mais je l’admire, quelque part… dans la vraie vie, s’entend) !
Point suivant : les épées et les arcs qui se brisent… putain, allez juste vous faire foutre. Ils ont repris le plus gros défaut de Skyward Sword et ils l’ont généralisé à tout le matos. Genre, avec l’excuse scénaristique : tu es dans la nature, sans rien, tu DOIS en baver (déjà que cette PUTAIN de manette, gniiiiiii) ! D’ailleurs, puisque nous y sommes, la thématique survivaliste du jeu, je lui mets ça :
LA vidéo qui m’a donné envie de revoir Predator 2 (si, si !). Ça fait du bien ! Merci Capitaine !
Non, allez, bon : c’est cool de faire de l’open world en mode survie, bâton et vieil arc, feu de camp, et tout. Mais… est-ce si open world que ça, Breath of the Wild ? Allez, je fous ma merde, après tout j’ai torché The Witcher 3 (j’en reparlerai, je l’espère avant le Procope qui y joue en ce moment) !
Déjà, je trouve que la dimension open world se lave surtout les mains de la narration, quasi inexistante, non pas en tant que choix premier comme dans un sand-box game, ou à cause d’une impossibilité technique ou scénaristique (pas d’excuses : The Witcher 3 s’en est très bien sorti), mais en tant que résultat obligatoire de choix de gameplay pas toujours très bien sentis. On s’emmerde beaucoup dans Breath of the Wild, surtout au début, quand on n’est pas encore hypé. Et c’est dur d’apprendre à jouer, il n’y a pas vraiment de phases de tutoriels, sans vous reparler de la difficulté de prise en main (re-grrrrrrr). Ainsi, l’open world nous sert d’excuse pour galérer – allez-y, bonne chance pour retrouver tel ou tel PNJ. Ceci-dit, ça aurait pu être super si les commandes avaient été plus intuitives et si le paddle était un peu mieux foutu – ce qui n’est à mon sens pas le cas, et me fait de moins en moins supporter les arcs/épées qui se brisent (et qui nous les brisent).
Du reste, le jeu est finalement beaucoup plus dirigiste qu’on aimerait le croire. Sans point jaune (comprendre : sans quête principale), point de salut. Sanctuaires ? Bien bons pour mon fiston qui aime courir dans les grands espaces avec son paravoile. Ça occupe. Du coup on s’est partagé le travail. On s’est beaucoup engueulés aussi. On a bien dévié du droit chemin. On se faisait des réflexions désagréables dès que l’autre ratait un truc et devait recommencer la partie à perpette (ah, ces temps de chargement débiles ! Curieux, je n’ai trouvé aucun lecteur optique ? Pourtant…). Ce genre de bévues nous arrivait à tous les deux, chacun à son tour, et au final on n’arrêtait pas de se faire culpabiliser l’un l’autre. Bah ouais, un père et son fils ça a des failles, et tes réactions devant le JiVé c’est pas toujours idyllique. God of War : mes couilles.
Pour en revenir aux quêtes, l’écart thématique entre les quêtes principales et les quêtes secondaires est parfois beaucoup trop grand pour que le joueur lambda puisse se faire plaisir. Là où The Witcher 3 te proposait des scénars plus adultes (sans parler du cul), Breath of the Wild te propose soit de faire l’un des 4 donjons/créatures divines (oui oui !), soit de faire tout un tas de trucs du style retrouver 10 grenouilles dans un étang (oh, putain, non non non) ! Alors quand tu souhaites, comme moi, aller à l’essentiel entre deux passages de manettes aux gamins (pendant lesquels tu te morfonds en développant des pathologies d’addiction gravissimes), hé bien tu restes avant tout sur les quêtes principales, point barre, et tu retrouves d’un seul coup, d’un seul, tous les écueils de ce type de jeu, et même en pire, parce que tout est super éloigné. En dehors des quêtes principales, somme toute rares, rien n’est vraiment stimulant à part trouver des armes et à bouffer. Allez, on va dire que ce jeu, certainement très psychologique, renvoie le reflet de ma nature profonde et primaire. Grunt. Conan, sort de ce corps !
Bref, pour conclure, je trouve Breath of the Wild quand même très bon, bien que je ne l’aie pas fini – je ne le finirai d’ailleurs pas de sitôt (peut-être cet été… et tu la sens, là, ami lecteur, la Frustration du gamer avec un grand f…* depuis 15 paragraphes ?). En fait, ce que je reproche surtout à ce jeu, c’est d’encourager artificiellement au hard-core gaming pour compenser une sorte d’open world du pauvre et certainement mal dégrossi lors de la préproduction. Non-pas que l’univers proposé soit mauvais – bien au contraire, c’est magnifique – mais il abandonne presque toute dimension narrative, sous-entendant qu’il se suffit à lui-même… ce qui est un peu prétentieux, ne trouvez-vous pas ? Je reprochais précisément cela à l’engouement autour de Minecraft, qui n’est pourtant, paraît-il, pas tout à fait le degré zéro de la narration : j’ai en effet appris qu’il y avait une vraie fin au jeu. Ceci dit, on ne peut pas se permettre, en 2019, de subir une foison de sous-objectifs trop pénibles (quêtes fedex, ramasser tant d’objets identiques, farmer l’open world) ou trop cryptiques (énigmes tordues ou hard-core, objets ou espaces-temps pas ou mal définis) dans un monde qui se veut ouvert, tout en laissant une portion qui n’est que bien trop congrue au casual gamer. Une fois de plus, Breath of the Wild pousse au temps de jeu et à l’addiction, mais, je trouve, que cela se fait un peu par dépit, parce qu’autrement, il n’y a pas grand chose d’autre à faire. C’est la beauté visuelle du jeu qui raccroche. Et ça, on ne peut pas lui enlever. C’est une véritable réussite. 16/20. Ouaiche, gro.
4/ Conclusion : avez-vous bien fait d’acheter une SWITCH à votre gosse pour Noël ?
Réponse 1 : non
Réponse 2 : oui, s’il s’en lasse vite. S’il est trop petit, on ne sait jamais : il va trouver ça très dur et abandonner. Du coup, vous pourrez piquer la console pour vous.
Réponse 3 : oui, si c’est surtout pour qu’il ait un truc à lui, en attendant l’inévitable smartphone. Il sera peut-être autiste, mais au moins il ne sera pas sur-connecté. En tous cas pas tout de suite.
Réponse 4 : oui, mais seulement si vous êtres chroniqueur sur Octopaddle.fr, ça vous permettra d’essayer de comprendre un peu vos amis, les autres testeurs, qui vous font passer pour un extra-terrestre parce que vous n’y avez pas joué. Dès fois, les gars, on se demande si vous n’êtes pas un peu partiaux, quand même… En tous cas, lecteurs, écoutez leur podcast : ils ont une belle énergie , je ne sais pas comment ils font, moi ça m’a motivé à leur gâcher un peu cette magie de Noël, vu que je ne peux pas sacquer cette fête. Allez, bon, on reste d’accord sur 80% de l’essentiel (et du superflu), c’est pas Procope qui me contredira, si ? Si comme dit Hyujo, Zelda : Breath of the Wild est le jeu ultime, il sera donc mon chemin vers l’apostasie vidéoludique, ou ne sera pas. Je lui laisse sa chance.
Allez, surtout éclatez-vous bien – et jouez bien – en 2019 !