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Pas besoin de présenter Star Wars : Monument de la culture Geek. Depuis 40 ans, la saga déchaîne passion, et déception (surtout quand George Lucas est aux manettes). Aucune autre saga ne fait autant parler, créer de buzz, et ne fait couler autant d’encre. Plantons tout de suite le décor : je suis complètement hermétique à la Saga Star Wars. J’ai n’ai jamais été fan, et à l’époque où je découvrais le cinéma, devenant progressivement cinéphile, beaucoup de mes amis ne juraient que par Star Wars (et ici mon cher Octopaddaone), alors que moi je faisais mon éducation cinématographie avec les films de Martin Scorcesee ( les affranchis, Taxi Driver, Casino), Francis Ford Coppola (le Parrain, Dracula, Apocalypse Now) de James Cameron ( Abyss, Terminator etc .. ), du grand David Fincher : Se7en, Fight Club, Alien 3 (si, si J’insiste), les films de Spielberg, et surtout les films de Michael Mann (Heat, Miami Vice, le Dernier des Mohicans). Pourtant l’épisode VIII est loin de m’avoir laissé indifférent.

Episode VII : JJ Abrams semble être l’homme de la situation
Lorsque le réalisateur du nouvel Épisode VII de la sage fut annoncé, JJ Abrams cocréateur de Lost et Alias, j’ai été intrigué. Appréciant le travail du « faiseur », qui avait œuvré de façon très convaincante sur Mission impossible, je me suis dit alors que la Saga avait peut -être trouvé un bon réalisateur. JJ Abrams se vantait même de bénéficier d’une liberté absolue pour apposer sa marque de fabrique. Porté par son reboot de Star-Trek hyper efficace qui a contenté les fans, il avait à cœur – en tant que Fan lui aussi de la saga Star Wars – ne pas les décevoir. Les premiers trailers tombent, punaise cela donne envie. Un trailer avec des plans magnifiques, puissants et portés par la musique de John Williams a fait vibrer les fans de la Saga.
Ça sent bon, JJ Abrams semble être l’homme de la situation. Les fans sont hystériques, et n’attendent que la sortie du film en salle. Avec une communication savamment orchestrée, la sortie du film est un raz de marée. Malgré des critiques assez tièdes, le film enchaîne record sur record au box-office (américain tout du moins). Devenant le film qui a rapporté le plus d’argent au USA (923 millions $ et 2 milliards au Box office mondial !). Pour rappel, l’autre univers créé par James Cameron reste très loin devant avec 2,7 milliards de dollars récoltés sur la planète. N’est-ce pas James Cameron qui veut. Lamyfritz avait d’ailleurs fait un très bon papier sur son avis sur l’épisode VII à voir en famille.
Qu’en ai-je pensé ? J’ai eu du mal à aller jusqu’a la fin. Des dialogues nullissimes, une réalisation bordélique de JJ Abrams qui ne passe plus, aucune scène mémorable, des personnages sous-exploités. Cela a été un supplice pour moi d’aller jusqu’au bout, une torture. Pour précision, j’ai attendu que la hype descende autour du film et j’ai visionné le nanar en vidéo. Déjà pas grand fan de la saga, je ne perdrais plus deux heures à mater un STAR WARS ! Et pourtant…
Épisode VIII : si les fans détestent, vais-je peut-être aimer ?
Et pourtant, j’ai suivi un peu la sortie du Dernier Jedi. Un trailer, puis un autre. Immédiatement les fans crient au scandale. Les rageux se déchaînent, le bad buzz est lancé et devient incontrôlable. Il n’en fallait pas plus pour attirer mon attention. Quand tous les fans aiment je déteste, alors vais-je aimer cet épisode ?
Je commence à lire pas mal d’articles sur le film, notamment les critiques qui sont plutôt bonnes. Mon intérêt pour le film grandit alors, et je patiente jusqu’à la sortie VOD. Et bien, moi je dit bravo Rian Johnson. Faisons simple. Le mec a les « corones » de faire un film, avant de vouloir essayer de contenter les fans. En plus d’être à la réalisation, Johnson est aussi scénariste du film et cela se ressent. Un auteur aux commandes à défaut d’un faiseur.
Première étape du Monsieur, défaire tout ce qui n’allait pas dans l’épisode 7 : Enlève-moi ce Masque Kylo ren, il donne de l’épaisseur à ses personnages, Riley, Luke et Kylo Ren. Punaise les mecs savent dire plus de trois mots débiles.
Le film s’ouvre sur une scène typique de Star Wars. Des vaisseaux, des rayons laser qui fusent. Mais au lieu d’en mettre plein la gueule, Johnson, va poser tranquillement les enjeux de son film. La lutte des résistants pour la survie face à l’empire. Et pourtant la scène est super classe, des combats spatiaux lisibles, pêchus. Puis le film se calme pour passer à l’apprentissage de Riley. Pourtant maintes fois vu, ce passage de l’apprentissage et de l’entraînement est bien foutu. Le personnage de Luke n’y est pas étranger : personnage torturé, mais aussi plus en retrait, Johnson lui donne une présence essentielle à l’écran. Pour moi Luke est la véritable force du film, d’où d’ailleurs le titre éponyme.
Tout au long du visionnage, j’ai souvent fait la comparaison avec Metal Gear Solid 2, où Kojima avait fait le choix de ne pas mettre Snake en personnages jouables, mais à nos côté. Ce qui à mon sens avait renforcé le côté héroïque, voire emblématique du personnage. Je ne sais pas si cela est une source d’inspiration de Johnson, mais le traitement qu’il fait de Luke est parfait à mon niveau. D’ailleurs les plans notamment finaux sur Luke et le combat, sont dantesques. Luke apparaît presque comme un Dieu, Johnson souhaite que Luke soit au panthéon des personnages de la saga. Au milieu de cela l’intrigue et les dialogues sont bien mieux ficelés que la bouillie d’un JJ Abrams. Riley aussi et le mystère entourant ses origines sont super plaisants à suivre. Le duo Luke / Riley fait des merveilles. Mais je n’oublie pas Adam Driver qui lui aussi est parfait : torturé, charismatique, iconique. J’ai déjà peur du traitement que lui réserve Abrams dans l’épisode IX.
Ce qui m’a séduit dans le film, c’est que pour une fois le film se veut plus adulte et non tout public. J’ai toujours eu horreur des blagues à deux balles des Star Wars, de ses dialogues creux et ses scènes débiles. Johnson encore une fois apporte sa patte. La scène de la rébellion de Kylo Ren, est splendide. Le découpage, la charte graphique, le jeu d’acteur tout est bon. Et je rejoins donc Lamyfritz sur sa critique de cet épisode disponible ici.
Je n’ai jamais vibré sur un Star Wars alors que là par contre j’ai eu des frissons. Les 30 dernières minutes sont dantesques, et la tournure donnée aux personnages de Luke est magistrale. Il est la force, et tout comme son maître il deviendra demi-dieu. Et encore une fois Mark Hammill y est pour beaucoup quand ces acteurs-là sont dirigés par un vrai réalisateur, on sent la différence.
Vous trouverez ici tous nos articles consacrés à Star Wars, ben oui on est un site de papagamer, hein !