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Nous sommes heureux de vous retrouver pour la neuvième livraison de la revue de presse du Poulpe, notre rendez-vous destiné à vous faire découvrir (et lire, c’est mieux !) les meilleurs articles sur les jeux vidéo parus sur internet au cours des semaines précédentes, que ce soit sur des sites français, anglais ou américains. Bonne lecture !
Après les succès publics pour le moins contrastés des intéressants Enslaved et Heavenly Sword, Ninja Theory avait deux options : cachetonner pour de gros éditeurs comme ils le firent avec Capcom pour DmC:Devil May Cry ou tenter le pari un peu dingue, et surtout totalement létal en cas d’échec, de développer, financer et produire eux-mêmes le projet dont ils rêvent. Problème : comment réaliser un AAA avec une équipe de vingt personnes et à peine plus que le budget papier toilette de Naughty Dog ? On se démerde, on bricole, on réutilise beaucoup d’assets avec intelligence, on se sert beaucoup de café et on sert les fesses pour que le jeu ne plante pas pour, quatre ans plus tard, créer Hellblade : Senua’s Sacrifice, autrement dit l’un des jeux les plus impressionnants de 2018. Eurogamer nous explique notamment qu’il a fallu bricoler à la hâte, avec zéro thunes, un studio de motion capture dernier cri, grâce à des éléments trouvés chez Amazon et… Ikea.
Vous vous souvenez d’American OnLine (AOL) avant sa fusion avec Time Warner en 2000, lorsque le fournisseur d’accès régnait sur la planète tech, se prenait pour le prochain Microsoft, distribuait des CD d’installation directement dans votre boîte à lettres (au point de totalement monopoliser la production mondiale du format pendant plusieurs semaines en 1998, pour un coût estimé de 300 millions de dollars, seulement aux Etats-Unis) ? Si oui, ce retour nostalgique et critique sur les débuts de la FAO en cette année 1995 devrait vous plaire et vous rappeler quelques cauchemars. Les captures d’écran que je montre à mes stagiaires pour leur prouver que je suis vraiment très vieux.
Comment et à quels jeux joue-t-on quand on habite Santa Marianita, un village de pêcheur équatorien de 5000 âmes, dans un pays où un jeu vidéo neuf représente 20 % du salaire minimum ? Ce superbe reportage en terre inconnue est signé Kimberly Koenig.
L’enquête la plus importante de cet été est sans nul doute celle réalisée par Cecilia D’Anastasio pour Kotaku sur les conditions de travail des femmes au sein de Riot Games, développeur du célèbre League of Legends. Débutée il y a plus d’un an et demi, elle a mis à jour, grâce aux témoignages de dizaines d’anciens et actuels salariés et collaborateurs de Riot, qu’ils soient hommes ou femmes, une culture sexiste extrêmement développée, d’autant plus gênante que la communication du développeur de League of Legends a toujours mis en avant des valeurs d’inclusion et d’égalité… Les employés anciens et actuels ont, eux, également réagi à l’article. La journaliste avait déjà proposé un passionnant papier sur le traitement dégradant réservé aux femmes chez Atari durant les années 70 et 80.
A l’occasion de la sortie sur PC du nouveau Battletech, entretien avec le légendaire Jordan Weisman, fondateur de l’éditeur de jeu de plateau FASA au début des années 80, designer et producteur des licences cultes Shadowrun et Battletech/Mechwarrior, et désormais heureux président de Harebrained Schemes, développeur, comme par hasard des… trois récents Shadowrun et de Battletech, donc. Pendant qu’on y est, vous pouvez également consulter la conversation entre Casey Jarman et le compositeur de Battletech, Jon Everist, qui n’en finit pas de m’impressionner.
Les sorties du moment :
Unawoved, le nouveau jeu de Wadjet Games (la série des Blackwell, Technobabylon et fleuron du point ‘n’ click « à l’ancienne », c’est-à-dire complètement fauché et bien pixellisé, reçoit bien des éloges. Vous y incarnez un homme ayant passé un an à foutre la merde à New York à cause d’une possession démoniaque. Désormais libéré du démon, il n’en reste pas moins ennemi public et va tenter de laver son honneur et séduire une goth (je suppose). Le fondateur du studio, Dave Gilbert (par ailleurs producteur ces dernières années de deux des meilleurs jeux du genre, Technobabylon et Gemini Rue), explique ses intentions, notamment de proposer un jeu qui ne puisse être spoilé par ces foutus streamers, engeance satanique s’il en est, avec qui il faut bien vivre puisqu’on arrive pas à s’en débarasser…
Sonic Mania est de retour cette fois en boîte sur PS4, One et Switch. L’occasion faisant le larron, je ressors ce très bon papier de Polygon, dans lequel Tom Kalinske, l’ancien boss de SEGA America, revient sur la gestion maladroite, voire catastrophique, de la licence et livre quelques pistes pour le futur.
En vrac :
Pour l’excellente rubrique Gammes Kultes, Gautoz est allé à la rencontre du compositeur japonais Hiroki Kikuta, auteur de bandes sons cultes de Secret of Mana ou Koudelka, et engagé actuellement sur Indivisible de Lab Zero Games.
La première itération mobile de la licence Shin Megami Tensei est sortie, et si l’on en croit RPGSite, le résultat est plus que satisfaisant, notamment pour les connaisseurs.