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Centre de contrôle : « Donnez votre code d’identification »
L’héroïne (à voix basse) : « Invente, dis n’importe quoi ! »
Le pilote : « Heu… Rogue… Rogue one ! »
Centre de contrôle : « Rogue one ? Mais ça existe pas, ça ! »
Le droïde : « Maintenant, ça existe. »
Et ils décollent… !
Bon public, comme l’an dernier, je suis allé voir le nouveau Star Wars le jour de sa sortie avec mes deux garçons. Et on l’a tous les trois trouvé encore mieux qu’Episode VII : Le Réveil de la Force. Disons qu’on avait beaucoup moins d’attentes sur celui-là et que l’air de rien, ça y fait, quand il y a moins de battage médiatique.
J’ai particulièrement aimé Rogue One, et ce même si c’est un Star Wars à part, sans jedi, et sans texte jaune défilant sur fond étoilé au début. Et ce même si on se doute forcément que ça ne finit pas très bien, au vu du scénario, que je ne vais pas reprendre ici. Et ce même si la bande originale est assez inégale et que le commandant Tarkin, modélisé en image de synthèse, est un peu trop voyant à mon goût – mais ceci dit, quelle prouesse technique, je me suis posé la question de savoir s’il était réel du début à la fin !
Voilà pour les défauts majeurs, qui n’en seront pas forcément pour tout le monde. On retrouvera pour se consoler quelques thèmes musicaux chers à la saga. On retrouvera également l’acteur Donnie Yen, que j’ai adoré dans Yip Man, faire un substitut amusant de jedi et donner le change un peu WTF au film. La flotte rebelle, qu’on avait pas vue depuis le Retour du Jedi, est de la partie, ainsi que les personnages secondaires de Mon Mothma et Bail Organa. Et bien sûr Darth Vader, dont l’apparition est loin d’être anecdotique, sans pour autant être cruciale, et qui restera ancrée dans les esprits, je vous le garantis !
Le casting est plutôt bon. D’ailleurs, si j’ai bien aimé Rogue One, c’est avant tout grâce à ses acteurs et à la mise en scène. Ce film reflète vraiment l’état d’esprit de la génération des papagamers et autres geeks des années 80 qui se sont intéressés à l’univers étendu de Star Wars. Pour le coup, ce spin off réalise un sans-faute. Tous les vaisseaux de l’ancienne génération sont présents, on découvre des environnements et des planètes jusqu’ici inconnues, et surtout, SURTOUT, c’est cette ambiance de jeux de rôles qui prédomine dans le film. Tout en préservant l’esthétique de l’ancienne trilogie, et en la filmant de façon moderne, ce film a été fait par et pour des rôlistes, un public particulièrement demandeur et exigeant.
J’ai autrefois joué à quelques jeux de rôles quand j’étais étudiant, et le premier, qui reste mon meilleur souvenir, est clairement Star Wars. Avec Rogue One, on est exactement dans l’ambiance des parties de jeux de rôles, avec chacun son personnage, son armement, ses aptitudes : un droïde, un pilote, un chasseur de primes, un rebelle, un moine guerrier… quelle fine équipe ! Et tout ce beau monde donne son maximum pour infiltrer l’empire, avec quelques crises de conscience par-ci par-là pour égayer le tout.
Certes, le film n’est pas très psychologique ni mystique, mais qu’importe. On est dans le veine de la relation père-fille à la Interstellar, qui questionne sur la place du père dans le monde. On notera quand même, également, le côté paradoxalement anti-impérialiste de la rébellion, qui présente plusieurs facettes, entre radicaux et modérés. On verra des images qui rappellent à la fois la présence américaine en Irak (dans la première partie du film) et au Viet Nam (dans la deuxième partie du film) mais je ne voudrais pas développer davantage. Les trente dernières minutes sont de l’action non-stop, j’en veux pour preuve ce post, je viens de sortir du cinoche il y a 20 minutes et la tension n’est toujours pas retombée !
Autant vous le dire, j’avais complètement oublié la sortie de ce film. Presque aucun buzz autour, et presque personne dans la salle, d’ailleurs. Dire que j’ai capté l’horaire de la séance par hasard, en surfant vaguement sur le web cet aprèm, à peine quinze minutes avant la séance, provoquant un véritable branle-bas de combat chez nous pour nous y rendre ! Mais je n’ai aucun regret et si vous aimez Star Wars, allez le regarder, le grand spectacle, c’est toujours plus sympa sur grand écran. En plus, certains soutiens de Trump appellent au boycott du film, raison de plus pour y aller !