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Le 7 septembre passé, Sony vient de déballer son futur proche pour sa console chérie, la PS4 et comme beaucoup, je fus assez surpris par une conférence bien tiédasse et mollassonne de la firme tokyoïte, plus en joie lors des E3 précédents notamment pour tailler des croupières à ses adversaires ‘ricains ou nippons. Est-ce que le Roi vient de faire son premier faux pas et annonce un certain soleil couchant sur son empire face à l’arrivée prochaine du fier destrier Nintendo et de sa NX ? Me décidant à suivre grâce à la magie du streaming cette énième et annuelle conférence Sony – comme un certain nombre d’entre vous – je restais curieux face à la nouvelle itération de la PS4 (dénommée « Neo ») destinée à mettre à jour la console pour faire face aux besoins du futur casque virtuel de Sony, le PS VR. D’ailleurs, beaucoup pensaient que cette conférence, considérée comme Über importante, allait être l’occasion de dévoiler le fameux casque, une version Slim de la console et autres nouveautés de jeu comme un bon vieux Red Dead Redemption 2… miam cela donnait faim.
Sony retombe dans ses pires travers ?
Et bien premier constat : si certains jeux furent présentés, avec force « d’Amazzzzzing game » ou moult « most experience ever » de la part de gros éditeurs (EA, Activision et consorts) dont le souci du joueur est à la hauteur d’une syphilis innocemment donnée, j’ai tiqué pour le futur Mass Effect Andromeda (pas fou l’extrait, cependant) et un terrible Horizon Zero Dawn avec une esthétique folle comme le montre cette vidéo :
Toutefois, point de Red Dead (arf ! pourquoi l’éditeur millionnaire Rockstar irait tendre la gamelle à Sony ?) ni de casque VR ! Bien étonnant cela, étant donné la proximité de la sortie du casque en octobre… on a l’impression que soit Sony en garde sous le coude, soit Sony retombe dans ses pires travers qui ont bien desservi la PS3, souvenez-vous lors de cet E3 de 2006 du « la Next Gen ne commencera pas tant que nous (Sony) ne l’avons pas décidé« … avec le succès que l’on sait pour la PS3. Bref, Sony ressort ses gros sabots et recommence à prendre la grosse tête après avoir si bien géré la transition vers la PS4 à ses débuts face au mastodonte micro$oft (ici un article sur l’hilarant E3 2013 et la descente en flèche de la Xbox One morte née).
Sony a fait une bourde PHÉNOMÉNALE…
Second point fort de la soirée, après la présentation de l’édition moins chère du modèle actuel (avec une mise à jour dénommée Slim à 299€), découverte du moellon PS4 PRO, plus gros, plus cher (399€), plus puissant… et surtout plus laid.

allégorie (avant peinture) de la PS4 PRO
Tentant de se justifier avec l’argument fallacieux d’une mise à jour uniquement destinée aux hardcore gamers qui veulent du matos plus puissant pour profiter « pleinement de l’expérience PS4 » (et pourtant déjà tellement dépassé face à un PC… ainsi vont les lois de l’informatique depuis les années 2000). Mouais, pas convaincu de la chose tout de même. Bien sûr on a eu droit a une présentation des nouvelles textures qui « déchirent leurs races » et autres fadaises technophiles destinées à convaincre les quelques golden boys à repasser au tiroir-caisse, car… il faudra aussi utiliser une télé 4K pour en profiter ce que seuls les élus du CAC 40 peuvent se payer actuellement ! Hein, qui a dit que l’on a une désagréable sensation que Sony fait du sur place avec cette PS4 PRO ? On nous aurait menti alors ? Est-ce un ballon d’essai pour contrer un Microsoft et son projet Scorpio ? Si c’est le cas, disons-le tout haut : Sony en axant sa conférence sur la PS4 PRO a fait une bourde stratégique PHÉNOMÉNALE au lieu de miser sur le PS VR comme cela aurait dû être le cas. Microsoft a désormais tout le loisir pour présenter une machine plus puissante et de surcroît mieux dotée (comme le Blu-ray 4K que la PS4 PRO ne possède pas, cela ne manque pas de sel pour une techno développée par Sony à la base), et ravir dans la course à celui qui a la plus grosse , la place numéro 1 détenue à ce jour par Sony.
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— Xbox (@Xbox) September 8, 2016
Certes le VR ne fut pas oublié, ainsi que les futurs jeux « encore plus beaux » sur cette nouvelle PS4 PRO. Bien sûr pour éteindre toutes critiques, Sony jure ses grands dieux que les futurs jeux seront jouables sur les PS4 actuelles, et d’ailleurs offre dès la semaine prochaine une mise à jour pour permettre à son parc de 40 millions de machines de disposer d’une amélioration visuelle via une installation logicielle permettant une qualité HDR (si l’on a la TV qui va avec bien sûr). On peut louer le geste, mais le fait que Sony force à repasser dans le même cycle de console à une nouvelle itération de machine (grande nouveauté à ce jour), cela laisse un goût de cendre dans la bouche. Si l’usage de la VR est mieux sur PS4 PRO, on imagine la catastrophe sur la PS4 ‘simple’ et pour les jeux, le joueur se trouve désormais devant le dilemme d’une version « light » ou de moindre qualité obligeant de changer de machine pour en profiter pleinement… cela est fort de café. Mais où va le jeu vidéo ?
On peut être forcément agacé par ce scandale de (re)faire passer les joueurs à la caisse pour profiter d’une technologie (la VR) vendue pour « normalement » fonctionner sur PS4 actuelle, « mais, heu, enfaite avec du lag et une définition inférieure car oui ma p’tite dame comprenez on l’a rajouté après… » comme pourrait l’affirmer un VRP Sony, sans honte. Donc si vous voulez pleinement profiter de la réalité virtuelle, ouvrez le porte-monnaie car faudra changer de console et passer à la V.2, ou version désormais appelée PS4 PRO…. Pour les jeux, on peut espérer que les développeurs misent avant tout sur le parc installé de PS4 actuel, car il est peu probable que les développements plus chers et plus longs sur PS4 PRO aient du succès de leur côté, mis à part quelques killer apps ou gros AAA que Sony mettra en avant.
Sony a recruté les maquereau…teux d’Apple
Toutefois, je souhaiterai conclure cet article amer par l’orientation des deux principaux constructeurs partis dans une surenchère technologique (vite à la ramasse, cqfd) et se rapprochant d’un mode de vente propre à d’autres industries comme…. les machines à laver, l’informatique ou les téléphones portables. Et d’ailleurs, cela ne vous rappelle rien ? PS4…. PRO ? Hmmmm que cela a un bon goût de pomme, non ? Vous vous souvenez les Macbook… PRO, les Mac… PRO ? Putain, Sony a recruté les maquereau…teux d’Apple ou quoi ? Si Apple, le grand fraudeur fiscal européen, s’est lancé dans une segmentation de sa gamme à la base, c’était pour s’ouvrir de nouveaux marchés via une gamme « grand public » (ibook) et une autre dite « pro », puis en basculant toute sa gamme vers cette dernière (avec la fin des ibook) pour obtenir à peu de frais une revalorisation de son image (ben oui, cela fait… professionnel). De même pour les iPhones déclinés en version C, Slim ou encore couleurs, métal… destinés à répondre à un public plus large et innover sur les marges chaque années afin de conserver ses bénéfices passés colossaux.
L’évolution du petit artisan de Kyoto qui avance prudemment mais sûrement
Toutefois cette stratégie sans fin (car elle oblige d’être toujours devant, face à la frilosité des investisseurs s’ils sentent une rétractation du marché), pourrait profiter au troisième larron, peu abordé et pourtant tellement présent en ce mois de septembre : Nintendo. Et d’ailleurs, le fait que Nintendo soit présent… à la conférence d’Apple le même soir, à une heure d’intervalle pour présenter une adaptation d’un jeu Mario sur mobile (via Miyamoto himself, dire l’importance de l’acte), laisse présager beaucoup de choses, notamment sur l’évolution du petit artisan de Kyoto qui avance prudemment, mais sûrement et se lance dans l’aventure mobile.
Bien sûr, tout fan de Nintendo peut craindre une perte d’identité d’une telle marque en partant sur une plateforme tellement loin du jeu vidéo (le téléphone portable) mais si rentable. De façon plus optimiste (Nintendo a une telle plus-value autour des ses marques maisons, et son trésor de guerre est encore conséquent) n’est-ce pas le signe avant-coureur d’une future console (la fameuse NX) révolutionnaire ?

Une NX de salon portable ?
Car comment ne pas se poser des questions devant les plans qui circulent de cette console dont les manettes seraient détachables, avec un hardware (enfin) au niveau des consoles actuelles et avec la réutilisation forcément de l’écran de la mablette de la Wii U (Nintendo réutilise toujours d’anciennes technologies usitées, souvenez-vous du père de la Game Boy, Gunpei Yokoi et sa vision latérale)… sans omettre le vrai enthousiaste de nombreux développeurs autour du projet ?
Enfin ce chaud mois de septembre apportera sans doute son lot de réponses quand Big N révèlera enfin sa nouvelle console, qui on l’espère, sera vraiment cette fois-ci amazing... One more Thing, Big N ?