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Cette série d’articles estivaux rétro est consacrée à des jeux uniques, rares et précieux de la défunte console Megadrive. La première de ces perles est papa-gamer compatible puisque j’y ai joué cet après-midi avec mes gosses en mal de sieste (et je l’ai évidemment bouclé devant leurs yeux ébahis) : il s’agit de ROCKET KNIGHT ADVENTURES !
J’ai choisi ce jeu car il s’agit d’un titre exclusif de la Megadrive. Certes, des suites de moindre qualité ont vu le jour sur divers supports mais l’original est une exclu pour cette console ! Ah, déjà Konami : on en parle beaucoup sur le blog en ce moment avec les immenses Castlevania Symphony of the Night et Metal Gear Solid V. Mais y’a pas photo : y’a du savoir-faire, et ce dès l’an de grâce 1993, année faste pour les consoles 16-bits.
ROCKET KNIGHT ADVENTURES bénéficie déjà de nombreux et très bons articles de gamers nostalgiques, car force est de constater qu’il a eu un succès limité et que seule la blogosphère est à même de lui rendre l’hommage qu’il mérite.

Un (gros) demi-boss, dès le début du 2e stage !
Il faut savoir que l’univers du jeu nous confronte à du pur médiéval épique mélangé à du mécha-technologique tendance steampunk, le tout saupoudré de créatures antropomorphes. Peut être que le côté « Sonic » du personnage lui est finalement préjudiciable, avec un scénario qui pastiche ouvertement Star Wars (l’étoile de la mort, les Jedi, l’empire, etc.). Tout ça sent à la fois le réchauffé et le concept innovant à tout prix : des opossums en guise de héros, franchement…

Le PIG STAR : l’étoile de la mort de l’empire cochon !
Alors pourquoi faut-il absolument y jouer ? Parce que ce jeu de plateformes linéaire à l’ancienne est très accessible car seuls deux boutons sont nécessaires ! Le bouton A permet d’attaquer et le bouton B de sauter (le C a la même fonction que le A, pratique avec un Arcade Power Stick). La particularité du jeu est qu’en maintenant le bouton A, on charge un jetpack qui permet de voler quelques secondes, permettant de franchir les obstacles ou d’attaquer des ennemis plus efficacement. Bref, un système de jeu très arcade qui va bien.
Malgré cette accessibilité quasi néolithique, le jeu est très inventif et propose tout un tas de challenges, avec un bon niveau de difficulté : si vous voulez voir la vraie fin du jeu, il faudra le mettre le mode « hard » dès le début (moins de vies et de continues). Ca reste gérable, surtout avec un émulateur et des savestates, pas vrai ?

Des boss mechas bien gros, que du fun !
Sinon, d’un point de vue technique, c’est top, tout est fignolé dans les moindres détails. Le papa-gamer et sa progéniture apprécient tout particulièrement les nombreuses cutscenes qui agrémentent le scénario entre chaque stage :
Au niveau du gameplay, les concepteurs font beaucoup avec très très peu ! Chaque stage propose un truc spécial qui rappelle les riches heures du jeu de plateformes 16-bits. Dans le premier niveau (ci-dessous) on voit les ennemis se déplacer à l’arrière et à l’avant plan, sachant que seuls ceux qui sont à l’avant plan sont dangereux :
Et ce n’est pas tout : dans le niveau de la caverne (ci-dessous) il faut carrément utiliser son reflet pour progresser :
Ici, vous avez une sorte de bipode, qu’il faut utiliser à bon escient pour traverser la lave (on descend et on remonte) :
Là, vous devrez battre l’amiral de la flotte ennemie sous forme d’un match de tennis dont la balle est une bombe :
J’apprécie tout particulièrement les phases de shoot-them-up, il y en a au total trois dans le jeu : sur le lac, dans la ville et dans l’espace. Celle dans la ville est mythique et demeure sans doute mon niveau préféré d’un point de vue esthétique :
Hé oui, nous sommes bien dans les années 90 : les séquences de sueurs froides « sur un rail » (d’ailleurs parodiées par l’excellent Half Life à la fin de la décennie – que de chemin parcouru !) sont effectivement de mise :
La simplicité des commandes n’empêche pas la complexité de certaines actions, comme celle (automatique) de se suspendre aux lianes par la queue – remarquez l’air ahuri de Sparkster dans cette position… ! Pour ce qui est de ce demi- boss, il faut gérer les passages du premier au second plan, les plateformes mécaniques permettant de transiter derrière et devant la cascade :
Puisqu’on en parle, les demi-boss sont très bien foutus et font appel à toutes vos compétences. Celui-là a deux pinces : selon si vous les détruisez ou non, et selon l’ordre dans lequel vous les détruisez, l’ennemi se comportera différemment :
Toujours dans le souci du détail, les sprites sont nombreux, variés et de qualité, remarquez ce soldat qui court, le derrière en feu :
D’ailleurs, le jeu est bourré d’humour, ce cadeau, en plein milieu du premier stage, s’avère être au final un ennemi déguisé :
Sinon, certains niveaux feront appel à votre patience et à votre intelligence, comme celui-ci, où il faut guider une plateforme mobile :
Là, c’est plutôt l’inverse : un combat de titans bourrin, face à votre Némésis, le terrible Axle Gear ! Un moment ultime à la Street Fighter que nul ne pourra oublier :
Enfin, le moment vraiment ultime et inoubliable : le toute dernier stage du jeu (en mode hard), où il faut regagner la terre à bord d’une capsule de secours. Pas moyen de tirer, il faut juste tenir bon jusqu’à ce que l’entrée dans l’atmosphère disloque votre ennemi. Tout simplement énorme :
Bon j’ai un peu spolié la fin mais voilà, quoi. A bientôt pour d’autres articles sur la Megadrive !