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La grande messe vient de se terminer, le Convention Center de Los(t) Angeles vient de fermer ses portes sur les annonces de 2017/ 2018… reste le débriefing sur l’évènement. Et personnellement, on peut dire que cette édition ne sera pas au niveau de celle de l’année dernière, et ceux pour plusieurs raisons. Comme je le relatais dans un précédent post, j’attendais l’évènement – comme c’est le cas chaque année, car étant toujours synonyme de vacances proches et d’étoiles pleins les yeux. Cependant, le rythme de cette E3 2016 fut bien trop sage : des conférences soporifiques (au secours Bethesdha ! Ou encore celle d’EA) et bien souvent avec peu d’ambition comme Nintendo (en ciblant sur une loooooooooongue présentation mortelle de Pokémon et en se limitant à du Zelda). Mais le plus inquiétant est le nouveau modèle d’hardware qui se met en place, et dont cette E3 fut l’apéro.
Une belle et chère réalité virtuelle
Les deux frères ennemis ont été en deçà de ce qu’ils ont montré l’année dernière, en particulier Microsoft complètement dans les choux et tellement distancé par Sony. Pour tenter de contrer le tsunami PS4, l’éditeur/ constructeur de Redmond a sorti deux nouvelles Xbox One de son chapeau (troué pour l’occasion, car l’info avait déjà fuité avant, dommage). On parlera plutôt d’évolution que de révolution : une horrible version slim plus petite de 40% (quelle blague, Microsoft a recruté le designer des box internet d’Orange) et une autre plus puissante (la fameuse – digne d’une marque de parfum premier prix – la Scorpio). Sony a refusé quant à lui de présenter la nouvelle itération de sa console, la fumeuse PS4 Neo – sûrement pour ne pas être à la traîne technologiquement après Microsoft, et laisser les ‘ricains sortir du bois. Ces consoles plus puissantes sont donc la réponse de ces deux constructeurs à la prometteuse réalité virtuelle (est-ce l’avenir du JV ?) et la flopée de casques qui sont en train d’envahir les étals… à des prix délirants allant de 400 à 1000€, sans compter souvent le PC qui va avec !

Tu la sens la douloureuse chez HTC à 949€ + un PC à 1000 €…
Cela fait envie quand même, non ? Quelle flippe avec un casque sur la tête… perso je ne sais pas si je sauterais le pas, peur d’une immersion manquant de recul nécessaire, ou est-ce une révolution de trop ? En tout cas, le fait que Nintendo désavoue cette technologie, tout est dit : son coût est encore trop important pour être populaire.
Les mises à jour hardware : (re)passe à la caisse, pigeon.
Il est bien inquiétant de voir que désormais les constructeurs de consoles tombent dans les travers du modèle de l’industrie automobile, du téléphone portable ou des aspirateurs (!) en proposant des modifications de leurs modèles pour diversifier leur offre, s’adapter à de nouvelles périphéries et surtout faire des économies de développement. Voilà les vraies causes d’évolution par petites touches : arrêtons de prendre les consommateurs pour des jambons. Car si ces nouvelles itérations sont mises en avant pour s’adapter aux casques de réalités virtuelles ayant besoin de plus de puissance de calcul, qu’en sera-t-il des futurs jeux non liés à la réalité virtuelle ? On risque de se retrouver avec deux versions des jeux… sur un même modèle de console (fort de café, çà) : des jeux adaptés pour ces nouvelles itérations qu’elles soient sur Xbox Scorpio ou PS4 Neo (donc plus beau, avec une framerate de qualité, du contenu supplémentaire…) et une autre version de jeux dite “du pauvre“ (limitée graphiquement, en profondeur de champ, voire sortant les rames à chaque scène).

Exemple des deux versions de GTA V
Finalement les doubles versions des jeux proposées en fin de vie de la génération précédente sur PS3 ou Xbox 360 et vendue sur les nouvelles PS4 ou Xbox One, étaient un essai de cette évolution bien pourrie : on alimente la PS3 avec des jeux moins aboutis techniquement et on offre sur PS4 des versions HDisées du même jeu, dont les coûts finalement sont plus facilement amortissables en étant vendus sur les deux consoles et leurs immenses parcs respectifs. Cependant, pour l’instant les jeux présentés à l’E3 tournent tous sur PS4 standard d’après le patron de Sony himself, Shuhei Yoshida :
BOOOOOOM! Everything at Sony's E3 was running on a regular standard PS4. https://t.co/54jiCOKLJt
— Derrick Gott (@derrickgott007) June 16, 2016
Une console ? Non, un PC.
On voit ainsi que le monde console se rapproche du modèle PC : de par sa technologie (et hop encore moins de frais de développement) et cette volonté de modder les supports que sont nos consoles : hop on change de carte graphique, ici on rajoute plus de ram… sauf que bien sûr, le joueur ne fera rien, mais devra passer à la caisse pour changer l’ensemble et non le faire pièce par pièce : on garde “l’esprit console” mais sans permettre la “débrouillardise” (plus économique) du monde PC… (re) malin les gars. Ainsi, on se prend une bien grosse carotte avec cette évolution, car si avant on achetait une console, on se doutait que dans 5/7 ans fallait repasser à la caisse. Désormais cela sera tous les…. deux/ trois ans sans bénéficier d’une nouvelle technologie, mais d’une “simple” mise à jour ? Et c’est dingue, en écrivant cela, je me dis que ce modèle était en gestation sous nos yeux depuis tellement longtemps… et risque de devenir la norme.
Bon, et les jeux ? Mon top 5.
Heureusement que certaines lueurs d’espoir arrivèrent par les joies du streaming sur nos petits n’ordinateurs franchouillards. J’en relèverais plusieurs sur PS4 (n’ayant pas la One, pas fou bien qu’un Gears 4 ou un Titanfall 2 m’auraient bien tenté). Tout d’abord, de nouvelles vidéos sur Final Fantasy XV qui me donnèrent bien envie, avec des combats toujours épiques. Sortie fin septembre 2016. Par contre, rien sur le tant attendu du Final Fantasy VII (sûrement pour le 2017 et son 20e anniversaire, le 31/01 au Japon ?)
Autre attente, le fameux jeu de peau bête (car 2017 sera très néolithique) : Horizon, Zero Dawn. On ressent la liberté de mouvement, avec cet aspect bac à sable et cette envie de découvrir ce monde si particuliers. Hâte d’être le 1er mars 2017.
Une grosse claque : le nouveau God Of War. Notre divinité spartiate, Kratos est de retour sûrement dans un épisode suivant le III, quelque part dans le nord scandinave. Mais c’est toujours aussi violent et brutalos. Miam. Date de sortie encore inconnue.
1916-2016 : Verdun et la Première Guerre sont devenus très tendance, les ‘ricains de EA se sont donc penchés sur cette effroyable boucherie industrielle, en lançant un nouveau Battlefield qui a une pêche d’enfer. Impressionnant, d’avoir retranscrit ce conflit si lointain, et ce avec un tel réalisme. Sortie le 21/10/2016.
Un retour d’une ancienne licence, Spider-Man, enfin sur console actuelle et semblant reprendre la route du reboot de qualité comme le fut la licence Batman de Rocksteady.
Et bien sûr sur Nintendo WII U/ NX, le nouveau The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Mais je laisse Hujyo faire un post plus détaillé dessus, car il y a beaucoup à dire sur les modifications révolutionnaires de ce jeu (un bouton saut !, faire du loot et avoir ses armes qui s’usent…). Ce qui m’étonne le plus c’est le choix de l’environnement peu original, une sorte de mélange entre le mauvais Skyward et le brillant Wind waker, et de nombreux clin d’œil à d’autres épisodes (le pont de Twilight Princess, les bois perdus de Zelda III…). A cela, s’ajoute ce curieux sentiment de se balader dans des vastes lieux encore bien vides… Serait-ce un Skyrim du pauvre ??? Pour ma part, le fait que le jeu soit sur WiiU ET la future NX… je ne vais pas réécrire mon coup de gueule plus haut ! Par contre, faudra que Nintendo ait plusieurs jeux originaux, passionnants pour me vendre sa nouvelle console… à voir donc.
Enfin, coup de coeur pour le projet encore vague, de maître Kojima, quelle star du teasing cet Hideo.
Pour conclure, un E3 décevant à part ces quelques jeux qui me titillent. Mais bon, après l’E3 de folie de 2015, il était dur de faire mieux !
Quelques points sur les conférences passées par JV le mag :