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Le papagamer, curieuse espèce mi-organique mi-junkfood en excès, et aussi, chers octolecteurs un citoyen, actif dans la cité à différentes échelles la trentaine dépassée. Et au vu de la place que prend internet dans nos vies, petit retour sur son aspect plus politique (non, ce n’est pas sale). Le papagamer à l’image de la charmante mascotte céphalopode benthique du site, est doué de nombreuses tentacules lui permettant de jongler avec plusieurs casquettes : papa, gamer, salarié, époux mais aussi jardinier, bricoleur, réparateur de jouets et autres talents culinaires (entourez la bonne réponse). Et au sein de ces nouvelles casquettes, se trouve une nouveauté technologique qui a bouleversé pas mal de choses dans nos vies, et notamment les formes de militantismes et de contestations sociales : Internet.
Certes, Internet c’est aussi le refuge des trolls et autres tocards 2.0 – qui facilite bon nombres de dérapages délétères sous le couvert apparent de l’anonymat du clavier. Cependant, Internet c’est aussi bien plus : comment ne pas être sidéré devant la masse de données, d’échanges d’informations possibles, de mises en contact d’individus à l’autre bout du monde et du clavier… Ha je vais plonger dans mes souvenirs de vieux … gamer et de mes premiers émois via internet ! Branche le magnéto Serge, rétronostalgeek en action…
Punaise que c’est vieux
Que de souvenirs de mes premiers émois vis-à-vis Internet (entre autres hein 😉 : au lycée (1998) avec ma première approche, puis mon premier courriel lors d’un voyage à l’autre bout du monde (consulté en France par la famille via… le minitel mec, yeah !) ou encore la recherche d’info, de textes sur mes groupes de zik’ favoris (du bon gros son avec Rage against the machine à la bibliothèque municipale, punaise que c’est vieux)…
http://www.youtube.com/watch?v=wH15-L9xnRY
N’est-il pas curieux le destin de cet outil ?

Le sous-commandant Marcos, le “Che” des années 90
Et bien sûr les infos, critiques et la flamme de la révolte qui bouillonnait ! Zapata forever ! Chiapas ! Viva la Revolución ! Une ouverture sur d’autres mondes en somme. N’est-il pas curieux le destin de cet outil dénommé hier Arpanet, destiné à faciliter dans les années 60 les échanges entre scientifiques et permettre de faire face à une éventuelle destruction des moyens de communication classiques en cas de conflit avec le bloc de l’Est ? Car ce fantastique moyen de communication et d’échanges d’information a forcément contribué à diffuser bon nombre d’idées et de combats à grande échelle. Pour ma part ma passion pour le monde virtuel du net (avec sa bibliothèque démente), fut liée au fantasme de tout jeune des 80’/90′ de l’utiliser comme le proposait le film Wargames ou encore Tron, et surtout le film culte de ma génération geek le grand Matrix (1999) des frères/ soeurs Wachowski… ha la matrice et sa double (triple, quadruple ?) lecture subversive de nos sociétés… .
Mais pourquoi un tel écart me diriez-vous ?
Cette petite intro terminée, revenons à notre époque actuelle en l’an de grâce 2016, où désormais le réseau est devenu mondial, fagocité par bon nombre de vautours capitalistes, trolls nazifiant et autres barges…. face à cela une jeune génération de trentenaire (ou du moins la vingtaine finissant) qui par le web 2.0 communicatifs l’utilise à bon escient pour mobiliser et s’engager. Si vous vivez dans une caverne loin de notre république hollandaise, vous ne savez pas que la France sous péril terroriste, rogne ses libertés, retombe dans ses pires travers réactionnaires en bidouillant sa Constitution. Mais pourquoi un tel écart me diriez-vous ? Et bien tout cela pour répondre autant à un électorat éloigné de ses valeurs que pour rassurer le bon peuple, dormez la police vieille….
Quand on parle de terrorisme, de guerre contre et de lutte d’une centaine d’abruti-es partis pour servir de carburant à une idéologie meurtrière, on esquive les problématiques sociales au cœur de nos sociétés et les questions tellement plus terre à terre : les inégalités ? A quoi bon ? La pauvreté ? C’est la fatalité ma bonne dame ! Et hop tu la sens ma réforme du code du travail ? Hé oui vous avez bien lu, on en profite honteusement pour dépouiller notre bonne république à terre pour lui bidouiller son code du travail et balancer à la poubelle ce qui protégeait l’ensemble…. heu socialisme cela veut dire quoi ? Allez hop on recycle.
Ceux qui en ont marre d’enfiler des perles
Bref, outre le fait de pouvoir bosser jusqu’à 60h/ semaine (oui, oui certes de manière “exceptionnelle”), se faire payer les heure supp’ 10% (au lieu de 25%) ou de les “récupérer” (ouach, la chance vous aimez la récup’ ? Pour qu’à votre retour vous devrez faire en 3 jours, ce qui se fait normalement en 5)… bref, outre une pétition qui a rassemblée plus d’un million de signatures, un groupe de YouTubers engagés (cela change des autres débiles cyprieno- squezzie) a bien mis le feu aux poudres et donne une parole à la base, à ceux qui en ont marre d’enfiler des perles, bref pour reprendre leur slogan #onvautmieuxqueça !
Les témoignages sont parlants, et tellement générationnels pour ceux qui ont connu ce genre de galère. Un nouveau mouvement social en vue ?