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[#26] comment je me suis construit sur un tas de pixels ? 2/4

Temps de lecture : 5 minutes

Une tête de vainqueur !

Je continue le top des personnages de jeux vidéo ayant directement et durablement influé mon look ou ma personnalité, car de nos jours, il n’y a pas qu’au cinéma et dans Scarface qu’on retrouve des processus d’identification complexes qui se reproduisent et font écho dans toute la société. Cette semaine, on remonte dans les années 90, avec deux monuments du jeu informatique, et un incontournable du jeu console.

 

2. Guybrush Threepwood de Monkey Island – héros comique, poétique et loser magnifique

Alors là, je dois confesser que moi aussi j’ai vaguement eu cette gueule à un moment donné de ma vie, et que ce n’est pas pour rien… Je reparlerai en détails de ce jeu dans un autre billet, mais il est clair que ce héros paradoxal et l’humour décalé qu’il évoque en toutes circonstances m’a beaucoup inspiré, comme une sorte de loser sentimental perpétuel, sans parler de son attirance idiote pour les femmes de pouvoir plus âgées que lui. J’ai heureusement fini par m’en tirer, mais ce satané Guybrush demeure entouré d’un grand mystère poétique en ce qui concerne ses origines, ses motivations et son âge réel, et pour une foultitude d’autres raisons, il représente clairement un enfant dans un corps d’adulte – un « adulescent » – et c’est d’ailleurs concrètement ce qu’il est : un avatar d’adulte contrôlé, via souris et clavier, par un joueur enfant qui lui fait faire des expériences idiotes (du moins, pour la plupart de ceux qui ont joué à Monkey Island 2, je suppose).

Ma passion pour l’époque des grands voyages maritimes, de la civilisation britannique au sens large, des langues étrangères et du petit monde des îles des Caraïbes vient en partie de ce jeu vidéo, qui ne laisse pas indifférent ceux qui y ont goûté. Pour preuve, je me suis fait de grands potes grâce à The Secret of Monkey Island, qui fut un jeu pour initiés, car il n’a jamais été aussi populaire qu’un Sonic ou qu’un Mario, ce qui l’a, quelque part, moins dénaturé. Un peu comme le Seigneur des Anneaux au temps où il n’existait qu’en bouquin et n’avait pas encore été massacré par le cinoche (désolé pour les fans et vraiment désolé pour les autres). Bref, au final, c’est dire si c’est important pour moi, il y a quelques années, je me suis fait faire un manteau sur mesure en hommage à la redingote de Guybrush, et je le porte encore fièrement chaque hiver, à partir du 28 Novembre (allez savoir pourquoi cette date).

3. Duke Nukem – le B.G. … ou pas ?

Bon, vous l’aviez compris depuis le début de l’article, je suis un homme, et comme tout homme qui se respecte, une image de la virilité s’impose pour construire son identité sexuelle lorsqu’on a 14 ans. D’ailleurs, si vous êtes une femme et que vous avez joué plusieurs heures à Duke Nukem 3D en prenant votre pied à la fin des années 90 vous êtes certainement unique au monde, ou alors, vous êtes devenue une sorte de conductrice routière alcoolique à plein temps dans le Nevada. Bref, j’ai eu le malheur de tomber dans ce jeu (shake it baby !) au moment de l’adolescence, et du coup j’ai rapidement hérité de cet humour bien gras radioactif typique de Duke Nukem, à mi-chemin entre un Shwarzy et un Stallone. Que des références nobles et saines, vous voyez.

Il n’y avait que moi pour ne pas remarquer que les canons de beauté et les rapports hommes-femmes définis par Duke Nukem 3D étaient susceptibles d’évoluer avec le temps, et que les femmes susceptibles d’être attirées par un mec comme Duke n’étaient de toute façon vraiment pas mon genre. Ensuite, ces filles frêles et innocentes (ou pas) qu’on croise dans le jeu ne peuvent au final succomber à ce charme bien particulier que parce qu’elles ont été enlevées par des extra-terrestres et qu’elles n’ont pas vraiment le choix entre eux et notre Duke. Donc la Duke attitude que je trouvais si décontractée ne m’aura pas été salutaire : outre de nombreux râteaux par mon comportement lourd de « rentre-dedans », j’ai en plus écopé d’un sérieux problème de tendons à force de faire de la musculation à outrance pour essayer vainement de ressembler à mon héros, et j’ai dû être opéré du poignet. Pas de corps d’athlète pour moi, donc, et une belle cicatrice qui me rappelle tous les matins que j’ai vraiment été le dernier des imbéciles.

4. Sonic le hérisson – un look agressif mais écolo

Je n’ai pas de délires anthropomorphes (sur internet on voit de tout, je préfère être clair) mais la mascotte de Sega m’a longtemps inspiré, outre le fait que ma chevelure rebelle m’a quelque part toujours rapproché de lui. D’ailleurs, il n’est pas exclu que je me fasse une couleur exotique un de ces quatre, si l’envie m’en prend, et ce sera forcément à cause de lui – collègues de boulot, vous savez à quoi vous en tenir… –

Une grande vitesse, un certain charisme, ce côté écolo et un tout petit peu antipathique m’ont rapidement séduit, à l’époque de la Megadrive des années 90. Sonic, c’est le gars rock’n’roll par opposition au bon père de famille qu’est Mario, que tout le monde adore, mais auquel personne n’a envie de vraiment s’identifier, sans déconner. Bref, la classe, mais avec ce petit côté irrévérencieux que j’aime bien. Quand je porte des baskets, je pense toujours à lui, et à Forrest Gump qui, où qu’il aille, se sent obligé d’y aller en courant. Et voilà un mois que je suis hors service parce que j’ai voulu faire un sprint un peu osé pendant ma petite course dominicale. Les tendons, c’est fragile quand on a passé trente ans.

Mais bref, Sonic The Hedgehog, c’est avant tout un modèle d’avant-garde des sports extrêmes, tels que les sports de glisse, que j’affectionne tout particulièrement. Impossible de me faire une descente en snowboard en hors-piste sur de la neige fraîchement tombée sans un morceau des Red Hot Chili Peppers, un remix de Sonic à fond les ballons sur mon lecteur mp3, et une avalanche dans le dos menaçant de toute emporter sur son passage. Autant vous dire que ça fait un bail que ça ne m’est pas arrivé étant donné que je fréquente désormais les petites stations familiales, où la bonne puff laisse la place à de grosses quantités de slush intercalées de plaques de verglas, sur des pistes minimalistes. D’ailleurs, je n’y vais même plus, en fait, d’autant que – avez-vous remarqué ? – les sports extrêmes sont moins branchouilles qu’avant. D’où la désuétude du hérisson bleu face au plombier italien, peut être… ?

Bref, rendez-vous au prochain billet pour un nouveau personnage et d’ici là, amusez-vous bien !

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La première partie de cet article est disponible ici :

[je(u) vi(deo)#10] comment je me suis construit sur un tas de pixels ? 1/4

>>>>>> La suite ici : [je(u) vi(deo)#13] comment je me suis construit sur un tas de pixels ? 3/4


4 commentaires
  1. melkiok
    13 Mar. 2016 à 23:15 -----> lui répondre

    ah oui ta psyché et ton caractère carrément influencé par des persos de JV ?!
    En tout cas je valide les références en gros fan
    et Big Up pour la redingote faite sur mesure qui doit avoir beaucoup de classe on attend un petit cliché ^^

  2. lamyfritz
    15 Mar. 2016 à 10:24 -----> lui répondre

    Bonne idée, dès que je la raccroche pour l’hiver je la photographie et je la poste !

  3. [#21] Une veste de pirate à la Monkey Island – octopaddle.fr
    5 Jan. 2019 à 13:41 -----> lui répondre

    […] qui m’avaient marqué et qui avaient, d’une certaine manière façonné ma destinée. J’avais alors évoqué la mythique figure de Guybrush Threepwood, fripouille principale du jeu vidéo The Secret of Money […]

  4. [#28] comment je me suis construit sur un tas de pixels ? 4/4 – octopaddle.fr
    17 Mar. 2019 à 21:03 -----> lui répondre

    […] [je(u) vi(deo)#12] comment je me suis construit sur un tas de pixels ? 2/4 […]

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