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Nous allons aujourd’hui étudier la confection d’un Chasitsu, pour clore cette série d’articles sur la façon de réaliser un jardin japonais en hommage aux jeux vidéo et aux mangas de notre jeunesse. Ce nom évoquant vaguement un félin en train de faire ses besoins naturels de façon incommodante, veut en fait dire « maison de thé ». Il s’agit d’un élément typique que tout papa-gamer nostalgique a forcément croisé et reconnu à maintes reprises dans les jeux vidéo rétro… et d’une aubaine pour combler mes deux garçons en demande permanente de cabane, tout en respectant l’esprit du lieu.
Après le torii, qui marquait l’entrée du jardin et aboutissait directement sur les chemins et fontaines, ornés de nombreuses décorations et végétation typiques, le Chashitsu, à l’autre bout du site, représente le clou du spectacle.
Pose des poteaux de base
Le Chashitsu a été réalisé à partir d’un vague plan free-style dessiné sur papier à carreaux, nécessaire pour avoir une harmonie de forme, un peu comme pour le torii à l’entrée du jardin.
Bétonnage et égalisation des poteaux
L’idée principale était de ne pas dépasser une certaine hauteur de toiture, de peur que la construction ne jure trop au milieu du jardin, et d’ajuster toutes les dimensions à cette hauteur maximale.
Pose des premières lambourdes
La seconde idée était de pouvoir avoir suffisamment d’espace au sol à l’intérieur pour pouvoir mettre un petit couchage, de style chauffeuse, et permettre aux enfants d’aller dormir dedans l’été.
Structure de base
Néanmoins je regrette aujourd’hui de m’être limité au strict minimum : je pense que j’aurais dû ajouter un bon mètre en largeur et en longueur pour la plateforme principale. Il est évident que cette cabane ne respecte pas la disposition d’un Chashitsu traditionnel mais il en respecte l’esprit général.
Pose des tuiles
Les matériaux utilisés ont en partie été récupérés sur les restes d’autres travaux de rénovation : poteaux, mortier, planchers, lambris, planches de palettes, tasseaux, tuiles, laine de verre, chevrons, canisses, quincaillerie, visserie, clouterie, gouttières, électricité, etc.
Masquage des tuiles à l’aide de vieilles canisses
Il a fallu mettre au bout et réinvestir pour les chevrons, les gouttières et les lambris, notamment, ainsi que pour la quincaillerie : qu’est-ce que ça peut bouffer en vis, un structure comme ça !
Le plancher
Tout acheter à neuf reviendrait à un coût total situé entre 800 et 1000 euros, traitement du bois compris, ce qui, comme vous pouvez le constater, revient tout de même très cher.
Les cloisons, faites à l’aide du plancher restant
Les enfants adorent jouer dans la cabane, surtout ma petite dernière, et surtout quand il y a des invités.
Les ouvertures : des panneaux coulissants en planches et tasseaux
Le plus grand, qui avait réclamé la cabane à corps et à cris, et ne cessait de bouder pendant les trois semaines de construction (ça n’allait pas assez vite pour lui), a du y jouer en tout et pour tout deux heures, avant de s’y désintéresser complètement : hé oui, c’est ça aussi l’entrée au collège !
Finitions des ouvertures à l’aide de plexiglass : le Chashitsu est presque terminé
D’ailleurs, quand il invite un copain, ils préfèrent planter une tente dans la pelouse et dormir dedans plutôt que d’aller dormir dans la cabane. Faites des gosses, qu’on vous dit.
Les cloisons extérieures sont entièrement démontables sans outils.
La structure peut évoluer, comme on peut le voir sur cette photo : il est possible d’en faire, par exemple, un espace de méditation, ou un endroit pour poser une sono, d’autant que la cabane peut être alimentée en électricité.
Isolation et parement des cloisons intérieures. Installation électrique.
Ouvrir la cabane facilite également son nettoyage chaque année.
Vue de l’intérieur : un adulte peut tout à fait s’y tenir debout.
J’y ai déjà dormi une fois, en plein hiver, tellement mon deuxième fils hurlait la nuit.
Ajout de gouttières et de décorations
Je crois qu’au final je n’aurais jamais bu un thé là dedans.
Ajout de caillasses autour de la structure
Depuis, la palissade a été complétée et la cabane a trouvé sa place dans le jardin.
La cabane au printemps 2014, trois ans après sa construction.
En tous cas la structure tient bon, depuis 2011, rien n’a bougé à part les canisses du dessus de la toiture qui se sont fortement dégradées suite à un violent orage de grêle.
Le reste du jardin, vu de la terrasse de la cabane
Ce sera tout pour cette ballade dans les jardins inspirés des jeux vidéos japonisants… J’espère que cela vous a plu ! A bientôt pour d’autres articles.
Articles précédents sur mon jardin de style japonais :
– le torii
– les chemins et fontaines
– décoration et végétation