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[lecture#10] Manga : les Fils de la Terre

Temps de lecture : 2 minutes

 Suite au reportage de Gotengo sur le festival d’Agoulême, je me suis lancé dans une boulimie de mangas sur Jirô Taniguchi, que je conseille, du reste, à tous les fans du Japon. J’en ai profité pour emprunter foultitude d’autres mangas seinen à la médiathèque voisine. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, au milieu de tout cela, Les Fils de la Terre, de Hataji Hideaki et Môri Jinpachi.

J’ai dévoré ce manga de trois tomes en une soirée. Son sujet n’est pas banal, et pourtant, il ramène à l’essentiel de notre condition d’êtres humains : le monde agricole, le monde de la terre, avec ses tourments et ses espoirs. Je suis personnellement originaire d’une famille paysanne et j’ai assisté en direct au déclin de ce monde, et j’ai été exposé au discours pessimiste qui est fidèlement exposé dans le manga, à savoir : on ne veut pas que les jeunes générations vivent ce que l’on a vécu. A des milliers des kilomètres de la France rurale, une problématique identique se pose au Japon. Ce qui nous rappelle, quelque part, la proximité affective entre nos deux pays, marqués par la ruralité, et par une vie citadine de plus en plus dure, mais de plus en plus prégnante.

Le personnage principal des Fils de la Terre, Natsume, est un enseignant chargé par le premier ministre en personne de pousser les jeunes de lycée agricole vers les métiers de la terre, afin de préserver l’autosuffisance alimentaire du Japon. Le manga commence un peu à la façon d’un GTO, que j’adore : l’enseignant qui ne paye pas de mine déboule avec son hyper optimisme et montre aux jeunes (un peu voyous : ben ouais, c’est le lycée agricole !) et aux populations locales une nouvelle voie qu’ils n’avaient pas forcément envisagée. Mais finalement, on verra très peu le fameux lycée en question, et très vite l’histoire va se recentrer autour du monde paysan et d’une quête apparemment impossible de redonner une dynamique de vie à un monde qui se meurt.

Le sparring partner du héros, Kohei, est un jeune paysan colérique, le seul représentant de la nouvelle génération qui est resté aider au travail de la terre. Le terrible secret de ce personnage sera révélé au dernier tome, mais je n’en dirai pas davantage. Disons que dans ma famille, il y a eu un drame identique, ce qui n’est pas rien.

Le premier tome plante le décor, le second développe toutes les amorces lancées au premier tome, et le troisième tome s’articule autour du voyage initiatique des deux héros pour trouver des agriculteurs porteurs d’avenir. On assistera à des échecs, mais également à des réussites, et surtout à la lutte contre les intérêts mesquins des haut fonctionnaires qui ne songent qu’à leur carrière au détriment du bonheur des gens.

Les mangas de cet acabit sont rares, à l’instar des mangas de Jirô Taniguchi. En ce qui concerne ce dernier, je ne saurais vous conseiller L’Orme du Caucase, qui m’a littéralement transporté. Autrement, vous retrouverez sur notre octoblog un article sur l’excellent Quartier lointain par Ronflx.

2 commentaires
  1. melkiok
    11 Jan. 2016 à 23:26 -----> lui répondre

    Le sujet des fils de la Terre me semble passionnant et rien que d’avoir pu faire référence à GTO me le fait rajouter à ma liste d’envie Amazon 🙂
    Merci pour toutes ces belles découverte (allez je me mets aussi l’Orme du Caucase en todo read)

  2. lamyfritz
    12 Jan. 2016 à 09:59 -----> lui répondre

    C’est un manga qui remet, d’une certaine façon, les pieds sur terre.Quand on pense que la France est citée dans le manga comme un pays modèle d’autosuffisance agricole, ça fait un peu rigoler ! Ou : comment se tirer une balle dans le pied ?

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