Temps de lecture : 7 minutes
Vous êtes bien assis ? Vous grelottez en ce mois de novembre, votre regard se perd à l’extérieur de votre bureau/ salon ? Vous vous sentez seul devant ce paysage qui n’est que désolation automnale, sanglot éphémère annonçant les premières neiges ? Vous vous sentez envahir par une immense nostalgie d’un été fugace, et désormais lointain ? Parfait, vous êtes donc en condition pour vous lancer dans l’univers de Skyrim, véritable odyssée comme seul peut nous le faire ressentir le jeu vidéo.
Comme vous l’entendez actuellement (vidéo ci-dessus), la fantastique bande originale vous met dans l’ambiance qui fera replonger dans un temps que les plus métalleux et fans du ciné badass des années 80 de l’octoblog connaissent : cette période bénie et ridicule où chacun adoptait une posture virile de barbare nordique (tel un Schwarzy dans Conan le Barbare), casque à corne vissé sur la tête, peau de bête en guise d’unique cache virilité, muscles saillants et bien sûr cheveux longs aux quatre vents. Bref, vous voilà prêt pour perdre votre vie sociale : bienvenue dans The Elder Scrolls V : Skyrim, édité par Bethesda fin 2011. Dovahkiin, Dovahkiin, naal ok zin los vahriin… comme le dit si bien la B.O. — en langage draconique créé pour l’occasion — vous êtes sans le savoir « l’enfant de dragon » sur qui repose la destinée d’un monde cohérent et immense d’héroïc-fantasy, Skyrim ou beaucoup moins glamour, « Bordeciel » en français (ha la localisation des jeux vidéo). Cinquième itération de la série The Elder Scrolls qui compte — hors DLC — les épisodes suivants, qui sont touts autant de régions du vaste monde de Tamriel (liens wiki) :
- The Elder Scrolls: Arena (1994)
- The Elder Scrolls II: Daggerfall (1996) :
- The Elder Scrolls III: Morrowind (2002)
- The Elder Scrolls IV: Oblivion (2006)
- The Elder Scrolls V: Skyrim (2011)
- The Elder Scrolls Online (2014)
Série connue dès son origine pour son immensité démente (le 2 épisode Daggerfall, se gargarisait en 1996 d’avoir une superficie de plus de 8 millions de kilomètres carrés !), vous voilà repartis dans les affres d’un RPG chronophage : création complète d’un perso membre d’une des races des plus classiques pour un rpg : elfes, orcs, humains (nordique, rougegarde…) batraciens (si, si), etc., tous entièrement customisables, avec leurs atouts et physiques… avec des résultats parfois très étonnants.
un seul mot : plaisir.
Pourquoi ne faire que maintenant le test d’un jeu paru en 2011, et largement relayé, pressurisé (tout d’abord par moi même, avec plus de 100 h au compteur !) ? La réponse tient en ces quelques mots simples: la générosité du jeu. En effet, il est rare les jeux dans lesquels on revient régulièrement, pour se replonger dans un environnement aussi enivrant que gigantesque. Un exemple : voici la carte de Skyrim (bien sûr, tout est explorable), ça calme, non ?
Si depuis la nuit des temps vidéoludiques, on juge la qualité d’un jeu à des éléments palpables comme les graphismes ou le fun, la B.O. participe également à l’immersion. Ici, le travail de Jeremy Soule est remarquable, et c’est un plaisir pour les oreilles de le retrouver. Personnellement c’est son travail sur le 3e épisode (Morrowind) qui m’a le plus marqué. En écrivant cette ode à une série que je chéris, je me suis d’ailleurs rendu compte qu’à chaque fois j’ai acheté la version PC, puis la version console (Xbox en l’occurrence, seulement Oblivion fut acheté sur PS3), pour finalement racheter certains épisodes sur Steam en démat’ lors de soldes monstres ! (Morrowind à 2 €, car étant à l’étranger à cette époque, je n’avais plus le jeu sous la main)… quand on aime… .
Ma porte d’entrée dans l’univers Elder Scrolls : Morrowind
Pour découvrir ce qui fait l’intérêt de cette série, je ne peux que vous conseiller de commencer par Morrowind. Ce jeu reste ma porte d’entrée dans l’univers des Elder Scrolls : je me souviens encore de mon ressenti devant un jeu – non, une œuvre ! – qui pour la 1re fois me donnait un sentiment que je n’avais peut-être pas ressenti depuis Zelda III sur SNES : la liberté. Mais là, point de murs invisibles (même s’ils sont présents, ne serait-ce que pour limiter les frontières du monde), une aventure avec un background immense (que vous pouvez découvrir par la lecture de livres, de lettres dispersés dans tout le jeu, allant de l’histoire de l’empereur de Tamriel à moult histoires des protagonistes secondaires) et surtout vous avez la liberté de faire ce que vous voulez : suivre ou non la quête principale, tuer ou non les PNJ, détrousser ou non TOUTES les villes du jeu, vous perdre dans l’environnement du jeu (tiens une montagne si j’allais à son sommet ? Tiens une caverne ? Tiens une caverne… dans la caverne ?? ..), Devenir bucheron, troubadour, mage, guerrier et j’en passe… . Bref, tout ce qui fait le sel des Elder Scrolls se retrouve dans les suites et s’améliore à chaque itération : Skyrim représente à ce jour son aboutissement pour moi. Le bestiaire est toujours conséquent (les dragons ! mais aussi les trolls, les géants, les mammouths, les squelettes, les vampires, les loups-garous…), de même que le matériel disponible que l’on peut modifier (enchanter, empoisonner…), voire construire (armures, armes…) dans les forges, les tanneries (avec le cuir tiré de vos chasses). À cela s’ajoutent les multiples interactions avec les milliers de PNJ du jeu (comme prendre parti dans la guerre civile ou non, les prises d’assaut de certaines forteresses…) et souvent des actions qui demeurent (un village détruit, un PNJ assassiné), renforçant la crédibilité du monde qui vous entoure.

Les combats épiques contre d’immenses dragons sont souvent aléatoires. Surveillez le ciel et leurs cris… .
Seul le 4e épisode, Oblivion qui se situe juste avant, a été bâclé à mes yeux, notamment dans son rythme. La multiplication des mondes parallèles, de donjons presque tous similaires ont eu raison de mon obstination dans ce cas là. Dans Skyrim, les donjons/ cavernes ont été pensés de manière intelligente : outre leur unicité, quand vous arrivez à leur terme, vous avez toujours un chemin qui vous ramène à leur début très rapidement, ouf !
Un univers intemporel
Bien sûr, on peut craindre que pour un jeu de 2002, voire 2011 pour Skyrim, que les années aient été cruelles ? Surtout quand l’on pense aux gloires passées, toutes en 3D (Final Fantasy VII sur grand écran ça pique les yeux, vraiment). Ici, que nenni ! Non pas en raison de graphismes indépassables, exemple avec cette capture, qui montre les détails qui ont bien évolué.
Si Skyrim est toujours dans le coup visuellement, les plus chagrins me retoqueront que c’est moche, notamment pour Morrowind. C’est vrai, mais petit scarabée c’est oublier la formidable communauté autour de la série ! En effet, tous les Elder Scrolls ont un éditeur de jeu implanté permettant à n’importe quel joueur (ayant du temps bien sûr) d’améliorer le jeu, voire de le transformer radicalement. Ainsi, que cela soit l’amélioration des graphismes (Morrowind est désormais en HD !), de l’inventaire à l’introduction de nouvelles quêtes (avec carrément de nouveaux palais gigantesques), la correction de bugs (par exemple, les panneaux inscrits en anglais au lieu du français seront corrigés), les jeux évoluent constamment. Tous ces mods GRATUITS se trouvent sur Internet, que cela soit sur des sites communautaires (comme www.confrerie-des-traducteurs.fr) ou sur la plateforme Workshop de Steam (passage d’ailleurs obligé pour activer le jeu, une fois installé).

Morrowind avant… et après un mod ! Dingue, non ?
De la sorte, j’ai décidé de me replonger dans Skyrim, sur ma nouvelle bécane (mon iMac via Bootcamp), en me goinfrant via Steam de nouveaux mods pour améliorer l’aspect du jeu (textures, brouillard, neige, détails…), l’ambiance sonore ou encore le rajout de quêtes. L’intérêt du jeu sans trouve donc constamment renouvelé… quelques exemples BLUFFANTS :

Même les fourmis sont modélisées !
Une petite présentation des mods disponibles sur Nexusmods
De plus, ce jeu se cale bien avec les contraintes du papagamer©: des sessions courtes le week-end, à de plus longues le soir quand la marmaille dort, on progresse tranquillement grâce au journal de quêtes présent. À cela se rajoutent les possibilités de déplacement long (à pied) ou rapide dès que les lieux ont été découverts, on ne s’agace pas à chercher son chemin, sa quête. Bref, je suis sûr de vous avoir convaincu d’un tel jeu, et vous dis à bientôt en Bordeciel, car moi j’y retourne de suite.
NEWS Il est souvent en solde sur Steam (souvent à 3€) ACHETEZ-LE, FUS RO DAH !!!
comme le dirait l’enfant dragon !
Et depuis 2017… il est sur switch… hé oui j’ai rerererecraqué (mais trouvé à 24€ neuf, donc l’honneur est sauf)
À savoir : une version boite est sortie pour l’anniversaire de la série, comprenant touts les jeux avec DLC, cartes et un magnifique livre contenant des artworks. Tout cela est disponible pour 33 euros seulement, cela fait grave envie pour Noël… et me fera juste une 4e version de Morrowind !