Temps de lecture : 4 minutes
Okami n’est pas le seul jeu aux décors puissants susceptibles d’inspirer la création d’un jardin japonais. Il existe de nombreux jeux vidéo – notamment des jeux de baston à l’ancienne – riches en décors traditionnels typiques du Japon shinto. L’article sur Muramasa Rebirth d’Octopaddaone vous en convaincra : pour ma part, ce jeu, sorti sur Wii sous le nom de Muramasa The Demon Blade a été crucial dans la suite du développement de mon jardin, pour le plus grand plaisir de mes enfants.
Mais Muramasa et Okami ne détiennent pas pour autant la palme des grands inspirateurs du Japon ancestral. Dans les jeux vidéo 8-bits et 16-bits des années 90, on trouvait déjà des éléments esthétiques comparables, que ces jeux n’ont finalement fait que remettre au goût du jour.

The Revenge of Shinobi, Megadrive, 1989
Après le krach des consoles dans les années 80 aux USA, dont j’ai déjà parlé ici, les Japonais ont pris la main et ont eux-mêmes développé le jeu console, y insérant de nombreux repères culturels, redondants d’un jeu à l’autre, et parfois retrouvés au détour d’un dessin animé ou d’un manga papier.

Samurai Shodown V, Neo Geo
Ces petites touches japonisantes ont peu à peu conditionné notre vision d’un Japon rural idyllique, par force d’association. Ce sont ces petites touches que je me suis efforcé de reconstituer dans mon jardin.

Muramasa, The Demon Blade, Wii
Après avoir vu la construction du torii (portique d’entrée) ainsi que la mise en place de chemins et fontaines, nous allons aujourd’hui voir la mise en scène des décorations en tous genres, des objets stylisés aux structures typiques en passant évidemment par la végétation.
Les lanternes en granit sont disposées à trois endroits stratégiques du jardin. Elles se montent sans mortier ni béton et leur poids suffit à les stabiliser.
Installation, à côté du torii (qui, je vous le rappelle, signifie « perchoir aux oiseaux ») d’un seisatsu, sorte de pancarte d’information. Le seisatsu n’a cependant pas résisté à l’arrivée de la petite dernière, qui l’a mis à bas en 2014 dès qu’elle a appris à marcher.
Un peu de caillasse, et une petite statuette provenant de Chine pour décorer l’allée derrière les lauriers (merci à Virgile pour sa contribution de globe-trotter) !
Ce rocher a toujours été là : il a suffi de l’entourer d’une corde tressée et décorée à l’aide d’attaches pour rideaux trouvées en grande surface… et nous voici en présence d’un shimenawa du plus bel effet ! Au premier plan : un érable rouge du Japon, merci à Thierry et Guillaume, nos jardiniers en chef, pour leur contribution.
Un carillon à vent caché dans les lauriers. Il y a également trois autres carillons en bambou disséminés un peu dans le jardin.
Remplacement du banc par une grosse pierre montée sur des briques, pour faire une petite assise. Au fond, près de la fontaine, un autre érable rouge du Japon, racheté pour une bouchée de pain dans une petite boutique bio du coin.
Le revoici, à l’automne, sous ses plus beaux atours.
Rajout d’une petite mangeoire à oiseaux en 2013, qui sert accessoirement de relais électrique pour les fontaines.
Un bonzaï trentenaire, offert pour mes 30 ans, symboliquement. Il n’a pas passé le premier hiver néanmoins, en l’absence de « mode d’emploi ». C’est que c’est fragile, ces arbres-là…
Un enclos et cabanon pour mettre des tortues.
Taille des érables en plateaux. Un loisir très intéressant, mine de rien.
Fabrication d’un pont rouge en bois. Des mesures nécessaires de sécurité pour les enfants ont cependant obligé à ajouter des barrières de tous côtés, et de surélever les rambardes du pont.
De l’autre côté du pont, le jardin se poursuit : un rosier et un petit potager, qui finira par disparaître faute d’entretien. Tout au fond, les premières ébauches de clôture, en bois : pas question de monter des murs en parpaings ou de grillager ici.
Deux ans et demi de travaux ont été nécessaires pour réaliser les 40m de clôture en bois du jardin, avec un passage secret, et trois portiques d’accès, dont un qu’on peut voir ici.
À l’autre bout du jardin, fin 2011, arrivée de voisins peu scrupuleux envers dame nature et hostiles au concept même de beauté : ils ont remplacé une magnifique forêt centenaire par un affreux pavillon rose cochon. Il fallait rapidement trouver une solution pour cacher cette horreur de notre vue et restaurer un tant soit peu l’esprit du lieu. Le choix fut vite fait : tant qu’à garder un esprit japonais, autant mettre une bambouseraie. Ici : la pose indispensable de pare-bambous sur toute la limite de propriété.
Le même endroit, trois ans plus tard. Le monde se divise en deux catégories : ceux qui détruisent et ceux qui préservent. Ceci devrait vous convaincre quant à la catégorie à laquelle nous appartenons, contrairement à nos débiles de voisins, qui pensent que le fric achète tout, y compris le bon goût.
Ajout d’une allée en dalles blanches, reliant le jardin à une autre structure, et pas des moindres, que nous verrons la semaine prochaine : vous n’êtes pas au bout de la visite, loin de là !
Le jardin et le pont vus de haut, début 2012.
À bientôt !